Une centaine de réfugiés ukrainiens sont attendus à Marseille dès jeudi, dans deux bus depuis la ville de Przemysl, en Pologne. Plus de 24 heures de voyage pour fuir les bombes de l'armée russe.
D'abord annoncés vendredi, c'est finalement jeudi à la gare routière de Marseille Saint-Charles que les bus doivent arriver vers 15h.
130 réfugiés seraient dans ce convoi, après avoir fui leur pays en guerre face à la Russie. De nombreux autres Ukrainiens rejoignent actuellement la région Paca ou vont la rejoindre ces prochains jours.
Face à cet afflux, l'association Solidarité Ukraine, fondée à Marseille au lendemain des premières attaques russes, fait partie des moyens investis auprès de la préfecture et de la ville de Marseille pour assurer l'accueil des familles de réfugiés.
"C'est important qu'elles puissent se sentir en sécurité chez des gens, et non dans des gymnases", confie Olivier Bauer, l'un des trois fondateurs de l'association en lien avec l'affréteur de ces bus.
Parmi les 130 Ukrainiens attendus vendredi, tous ne resteront sans doute pas à Marseille. Mais l'association reste dans l'expectative. "En attendant, on essaie d'avoir un listing de personnes prêtes à héberger".
Un "très grand" élan de solidarité à Marseille
"On remarque un très très grand élan de solidarité de la part des Marseillais et d'autres habitants du département. On reçoit cinq à six mails par minute, ça n'arrête pas", explique Olivier Bauer, qui avait commencé une collecte de vêtements chez lui et qui s'est rapidement retrouvé submergé par les dons.
Certains réfugiés, souffrants à leur arrivée, sont soignés, grâce à l'aide de médecins contactés par l'association. En attendant que la mairie ne prenne cela "à bras-le-corps".
"On fait ce qu'on peut, nous ne sommes pas des professionnels de l'humanitaire. On essaie de fédérer. Il faut que les pouvoirs publics s'en emparent", estime le bénévole. Et justement, les choses bougent à ce niveau-là.
La préfecture et la ville se mobilisent pour accueillir les réfugiés
Mardi, les associations ont rencontré les services de la ville de Marseille mais également la préfecture des Bouches-du-Rhône, via la secrétaire adjointe générale, Anne Laybourne. Une aide d'urgence s'organise. "Cela permettre d'accélérer les procédures", estime l'association Solidarité Ukraine.
La ville de Marseille sera en charge de l'accueil d'urgence de ces réfugiés. Des solutions temporaires vont être trouvées, assure-t-on, "soit dans un gymnase ou à l'hôtel, nous allons organiser tout cela".
La ville de Marseille a d'ores et déjà ouvert une collecte de biens de premières nécessités à l'hôtel de ville.
L'association Solidarité Ukraine est également sur le point de lancer sa campagne de dons sur la plateforme helloasso.
21 réfugiés de Kharkiv en route
Dans la nuit du 1er au 2 mars, les soldats russes ont débarqué à Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine. Selon l'association Solidarité Ukraine, 21 réfugiés sont partis ce mercredi pour rejoindre Marseille. Ils pourraient être là d'ici 72h, minimum.
D'autres familles sont arrivées à Marseille par leurs propres moyens, elles ont été hébergées chez des familles. Ce n'est que le début. "Les arrivées risquent d'être régulières", estime Olivier Bauer.
L'Union européenne se prépare en effet à une crise humanitaire "de proportions historiques" en Ukraine, qui pourrait aboutir à "4 millions" de réfugiés, a indiqué dimanche le commissaire européen chargé de la gestion des crises, Janez Lenarcic.
Depuis l'invasion russe, quelque 800.000 réfugiés ont fui les bombardements selon l' ONU. Plus de la moitié sont entrés en Pologne et leur nombre "continue à augmenter", selon les Nations unies et les autorités polonaises.
