À l'initiative d'une infirmière marseillaise, des soignants récoltent du matériel médical inutilisé. D'ici une dizaine de jours, il sera envoyé en Ukraine. Depuis le début de l'offensive russe, au moins 102 civils ont été tués et 304 autres blessés, selon l'ONU.
Pansements, attelles, matériel de perfusion ..."J'ai de quoi remplir deux ou trois voitures", s'exclame Martine Giordanino.
Cette infirmière libérale, qui exerce dans le 5e arrondissement de Marseille, a son garage rempli de matériel médical. "Ce que l'on recherche, c'est ce qui peut combler les besoins de la médecine de guerre, comme les fauteuils roulants ou les antalgiques".
Le tout doit être acheminé vers l'Ukraine d'ici une dizaine de jours maximum.
Un élan de solidarité
En fin de semaine dernière, Martine Giordanino lance un appel à son réseau professionnel pour récolter du matériel médical en faveur de l'Ukraine. L'élan de solidarité est immédiat. Les dons affluent de presque tous les arrondissements de Marseille.
"Ce sont surtout les infirmières et les infirmiers qui répondent présents", précise-t-elle. Dimanche, Martine Giordanino a même reçu des sollicitations de soignants basés dans le Var et le Vaucluse.
"La guerre fait peur, mais on est aussi révolté, avance-t-elle pour expliquer cet élan de solidarité. Humainement parlant, on ne peut pas laisser des gens se faire attaquer sans rien faire".
Un projet "écolo" à l'origine de la collecte
Martine Giordanino prépare ce projet de collecte de matériel depuis plusieurs mois. "À la base c'était un projet écolo. Nos patients ont dans leurs tiroirs du matériel médical qui ne sert plus et que les pharmacies ne veulent pas reprendre. Ça coûte cher à la sécu et c'est mauvais pour la planète."
L'infirmière envisageait de faire don à des associations ou de les envoyer à l'étranger, selon les besoins. Elle venait tout juste de démarrer la collecte quand la guerre en Ukraine a éclaté.
"Le choix s'est donc imposé, on est dans l'urgence vitale", explique Martine Giordanino. Face à l'affluence des dons des professionnels, elle a reçu le soutien de la mairie des 4e et 5e arrondissements de Marseille.
Les professionnels de santé qui le souhaitent peuvent donc dès aujourd'hui y déposer du matériel : sets de perfusion, attelles, déambulateurs, béquilles, fauteuils roulants, médicaments...
Les initiatives en solidarité avec l'Ukraine se multiplient dans la région. Avant de faire vos dons, il convient de vérifier du sérieux de l'organisme qui lance l'appel. Le plus prudent est de s'adresser à des associations ou ONG reconnues ou des collectes organisées par les collectivités locales.
Les Marseillais peuvent par exemple se tourner vers leur mairie - et ce n'est pas la seule - qui collecte dès ce lundi après-midi des produits de première nécessité.
Au cinquième jour de l'offensive Russe, les civils paient le prix fort de la guerre en Ukraine. L'ONU estime qu'une centaine de personnes tuées et plus 300 blessés. Mais les chiffres réels sont certainement "considérablement plus élevés", selon Michele Bachelet, la Haute-commissaire de l'ONU aux droits humains.
Selon le Haut Commissariat des Nations Unis pour les Réfugiés (HCR) près de 400.000 personnes ont dû fuir les combats en Ukraine.