Une délégation italienne de très haut niveau composé de procureurs des villes de la façade méditerranéennes italiennes et du parquet antimafia se sont réunis avec Nicolas Bessone, procureur de la République de Marseille . Le but de ces échanges était de s'organiser afin d'optimiser les coopérations dans la lutte contre le trafic international de drogue.
Pendant deux jours, mardi 17 et mercredi 18 septembre,le parquet de Marseille, avec à sa tête le procureur de la République, Nicolas Bessone a reçu une délégation italienne, composée de représentants du parquet national antimafia et antiterrorisme dirigé par Giovanni Melillo et représenté par Michele Prestipino, son adjoint, et Barbara Sargenti, substitut du procureur, ainsi que des procureurs de Rome, Gênes, Florence et Salerne et du procureur adjoint de Reggio Calabria. De nombreuses affaires liées au trafic de drogues lient l'Italie et les ports du sud de la France, comme Nice, Marseille, Sète, c'est pourquoi la collaboration avec nos voisins transalpins est essentielle. Nicolas Bessone à l'origine de ces rencontres est revenu pour France 3 Provence Alpes sur l'importance de ces rencontres.
Une collaboration de plusieurs années
"Cela fait plusieurs années que nous avons des relations avec les autorités italiennes, notamment sur la question des flux maritimes à Marseille. Les navires de croisières ou les porte-conteneurs, passent par les ports italiens puis Marseille, en provenance d'Amérique latine", détaille Nicolas Bessone, faisant référence à divers dossiers où des saisies ont été réalisées en Italie sur de la marchandise était destinée à Marseille. "Il nous a paru important de coopérer et pour cela, des douaniers, gendarmes, policiers français et italiens ont aussi participé à ces échanges. C'était deux jours d'échanges stratégiques, mais aussi opérationnels".
L'influence mafieuse de l'Italie
En se mettant autour de la table "nous cherchons à trouver la meilleure stratégie à mettre en place pour être plus efficace, plus réactifs et pouvoir monter des équipes communes d'enquêtes diligentées conjointement".
Il n'est plus à démontrer que "l'influence mafieuse est très présente, surtout dans l'est de notre région, comme à Grasse, Nice", indique le procureur de la République de Marseille. Cette réunion a aussi été l'occasion de faire un état des lieux sur "l’état de la menace liée au narcotrafic international en France et en Italie, les moyens de lutte contre le narcotrafic international en France et en Italie et les techniques spéciales d’enquête relatives aux faits de criminalité organisée".
Toute la façade maritime méditerranéenne
La rencontre, financée sur les fonds AGRASC (confisqués aux narcotrafiquants), s’est clôturée le 18 septembre 2024 par la visite des infrastructures portuaires du grand port maritime Marseille/Fos, avec le concours de la douane qui a fait la démonstration de ses multiples méthodes de travail. Le printemps dernier, une réunion similaire s'était tenue avec les autorités espagnoles, sous l'égide du procureur de la République d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon.
