Nicolas Bessone, nouveau procureur de la République de Marseille : l'homme providentiel contre les trafics de drogue ?

La nomination de Nicolas Bessone à Marseille a été validée par le conseil supérieur de la magistrature. Il devrait être installé dans ses nouvelles fonctions début octobre avec une priorité : la lutte contre le trafic de drogue.

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Âgé de 57 ans, Nicolas Bessone est l'homme qui succédera à Dominique Laurens en poste depuis 2020. Le futur procureur de la République connaît bien Marseille. Sa nomination est un retour dans un territoire sur lequel il a travaillé de 2004 à 2008. Un de ses domaines de prédilection, lutter contre le grand  banditisme, les trafics de drogue et le crime organisé. Serait-il l'homme providentiel à Marseille?

Il a développé une juridiction pionnière à Marseille

En 2004, Nicolas Bessone pose ses valises à Marseille. Il participe avec Charles Duchaine, à la création de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS).

Cette entité lutte contre le crime organisé et la délinquance financière. Sa spécificité : s’occuper entièrement de l’affaire, c’est-à-dire de l’enquête, de l’instruction, des poursuites et du jugement.

« C’était un véritable laboratoire pour la lutte contre le crime organisé. Un moment assez fantastique dans une carrière. Il y avait une ambiance extraordinaire. Nous étions très unis, très soudés. On était des pionniers", déclarait Nicolas Bessone à la revue La semaine du droit du 19 octobre 2020.

De cette structure va naître aussi l'idée que "Le crime ne doit pas payer" et "nul ne doit tirer profit de son délit", d'où la création de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc) dont Niolas Bessone est l'actuel directeur.

Il s'est spécialisé dans les trafics

Avant de faire le tour des parquets de France, Strasbourg, Toulon, Bastia et Orléans Nicolas Bessone a donc offcié à Marseille de 2004 à 2008 à la JIRS.

En 2005, il a effectué un stage à la division antimafia du tribunal de Palerme. 

De 2014 à 2017, Nicolas Bessone a été procureur adjoint de Toulon, ensuite c'est sur l'île de beauté qu'il a été en poste à Bastia de 2014 à 2017, avant de rejoindre en 2017 Orléans de 2017 à 2020.

Et depuis juin 2020, il est directeur général de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc), agence qui lutte contre le blanchiment de l’argent issue du trafic de drogue.

Il rapporte gros à l'Etat

Les confiscations initiées par Bessone rapportent à l'État. Pour 2022, 200 millions d'euros vont atterrir directement dans les caisses de Bercy par ce biais. En 2021, c'était 150 millions d'euros. En 2020, 85 millions d'euros.

L 'Agrasc sous la présdence de Nicolas Bessone a aussi renforcé son partenariat avec la Banque des Territoires en lui confiant la conservation des actifs numériques saisis dans le cadre de procédures pénales depuis juin 2023.

Il va prolonger le travail de Dominique Laurens

Nicolas Bessone succède à l'actuelle procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, qui a pris ses fonctions à Marseille le 3 février 2020.

Depuis sa nomination, la procureure a mis les moyens sur la lutte contre le trafic de drogue et l'élucidation des règlements de compte. L'arrivée de son successeur apparaît donc toute naturelle pour prolonger le travail déjà engagé.

Avant de partir, Dominique Laurens a vu la violence monter d'un cran, et le nombre de victimes collatérales augmenter. D'ailleurs, elle est à l'origine d'une nouvelle formulation dans l'univers du narco-banditisme et de la criminalité : "narchomicide".

Depuis le début de l'année, 42 personnes ont été tuées et 109 blessées dans des homicides ou tentatives d'homicides en lien avec la guerre de territoire auquel se livrent les trafiquants de drogue à Marseille. Avec le terme de "narchomicide", Dominique Laurens considère, comme elle le confiait à France Info, que c'est une manière de "bien rappeler" qu'il ne s'agit pas "véritablement de la notion de règlement de comptes, mais vraiment d'homicides liés au narcobanditisme".

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