Le bilan définitif des immeubles effondrés à Marseille fait état de huit morts. Voici un résumé de ce que l'on sait de ce drame qui a touché le cœur de Marseille.
Antoinietta, Nicole, Anne-Marie, Jacques, Anna, Jacky, Marion et Mickaël. Ce sont les prénoms des huit personnes décédées sous les décombres de l'immeuble du 17 de la rue de Tivoli à Marseille (5e). Voici ce que l'on sait de ces effondrements.
- Dimanche 9 avril, 00 h 46 : l'explosion
Dans la nuit de samedi 8 à dimanche 9 avril, à 00 h 46, un immeuble de quatre étages s'effondre au numéro 17 de la rue de Tivoli, dans le quartier du Camas. Nos confrères de BFM Marseille Provence diffusent sur Twitter les images d'une caméra de vidéosurveillance montrant l'explosion.
Dans tout le quartier et dans une grande partie de la ville, les Marseillais entendent cette détonation. Dans une courte vidéo tournée sur le Vieux-Port, on entend distinctement l'explosion.
- Dimanche 9 avril, 11 h 40 : Gérald Darmanin s'exprime
Quelques heures après les faits, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin se rend sur place. Il fait alors état de "quatre à dix personnes sous les décombres." Un centre d'accueil destiné aux personnes recherchant un membre de leur famille ou un proche est ouvert. Il permet rapidement de déterminer que huit personnes vivaient et étaient présentes dans l'immeuble qui s'est effondré.
- Dimanche 9 avril, 01 h 30 : deux corps retrouvés, un incendie pas maîtrisé
Dans la nuit de dimanche 9 à lundi 10 avril deux corps sont retrouvés sous les décombres de l'immeuble qui s'est effondré. Pendant ce temps, une centaine de marins-pompiers travaillent jour et nuit pour tenter de venir à bout des flammes d'un incendie qui s'est déclenché à la suite de l'effondrement. Cet incendie les empêche de faire venir les chiens qui détectent les corps ou les potentiels survivants. Il y a aussi le risque que la terre devienne de la boue à cause de l'eau qui est envoyée par les marins-pompiers. Ils agissent donc avec minutie pour ne prendre aucun risque.
- Lundi 10 avril : quatre corps, 200 évacués
Un troisième corps est extrait des décombres lundi 10 avril, annonce le parquet dans la matinée, puis un quatrième corps, annonce le ministre du Logement, Olivier Klein, alors en déplacement sur les lieux de l'effondrement.
En fin de journée, les pompiers annoncent la découverte d'un cinquième corps puis, dans la soirée, le parquet parle d'un sixième corps retrouvé.
Près de 200 personnes, dont plusieurs familles, sont évacuées par précaution de 43 d'immeubles alentours. Ces évacués peuvent brièvement retourner prendre quelques affaires dans leurs appartements, accompagnés par les secours.
- Mardi 11 avril : quatre victimes identifiées
La procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, annonce l'identité de quatre des six victimes retrouvées. Il s'agit de Nicole Gacon, 65 ans, Antoinietta Alaimo, épouse Vaccaro, 88 ans, Jacques Praxy et Anne-Marie Praxy née Genovesi, 74 ans.
- Mercredi 11 avril, 19 h : les huit habitants retrouvés morts
À 19 h, mercredi 11 avril, la procureure de la République de Marseille annonce que les huit habitants du 17 rue de Tivoli ont été retrouvés morts. Il s'agit de :
- Marion Blox, 31 ans, salariée du géant mondial du transport maritime CMA-CGM ;
- Son compagnon, Michael Lequeux, 28 ans, ancien étudiant de l'école de commerce Kedge business school. Tous deux vivaient au deuxième étage ;
- Anna Sinapi, 85 ans ;
- Son compagnon, Jacky Morand, 81 ans. Ils vivaient dans l'appartement du rez-de-chaussée ;
- Nicole Gacon, 65 ans, qui vivait au rez-de-jardin, dans un appartement à cheval entre le 17 et le 15 de la rue de Tivoli ;
- Antoinietta Alaimo, épouse Vaccaro, 88 ans, qui habitait au 1er étage ;
- Jacques Praxy, 74 ans ;
- Et son épouse Anne-Marie Praxy, née Genovesi, 74 ans. Ils résidaient au 3e étage.
"Le bilan définitif est de huit personnes décédées", soit la totalité des habitants de cet immeuble, précise le parquet de Marseille dans son communiqué.
- Jeudi 13 avril : la piste privilégiée du gaz
Le parquet de Marseille confirme qu'une plainte contre X a été déposée par Bruno Sinapi, le fils de Mme Sinapi, pour homicide involontaire. Ce dernier, évoque, au micro de nos confrères de France 2, la voisine du premier étage, Antoinietta dont le compteur à gaz a été retrouvé sous les décombres et analysé par les enquêteurs. C'était "une dame qui perdait la tête", affirme-t-il, et qui "avait des problèmes récurrents avec le gaz". Bruno Sinapi met en cause les services sociaux, qui, prévenus, n'auraient, selon lui, rien fait concernant le gaz.
Du côté du Centre communal d'action sociale (CCAS) de la ville de Marseille, contacté par l'AFP, on confirme avoir été alerté par Anna Sinapi et Jacky Morand, "inquiets de l'isolement social de Mme Vaccaro". Et effectivement, une assistante sociale du service était venue chez elle, le 30 mars, en présence d'un bénévole des Petits frères des pauvres et de ses voisins du rez-de-chaussée. "Il a alors été convenu de mettre en place une aide ménagère, ainsi que de prévoir des travaux dans sa salle de bain, pour des questions d'accessibilité. Mais la question du gaz n'a jamais été évoquée", insiste-t-on au CCAS.
Dans l'immeuble, ni les services de GRDF ni les marins-pompiers de Marseille n'ont "effectué d'intervention dans les six mois précédents cet événement", a précisé la procureure.
À ce jour, l'hypothèse d'un explosion due au gaz est néanmoins toujours privilégiée dans cette enquête ouverte pour homicide involontaire. Mais il est également possible que l'enquête, qui s'annonce complexe, n'aboutisse sur aucune explication certaine quant à la cause exacte de cette explosion et donc, de cet effondrement.
(avec AFP)