La procureure de Marseille a révélé l'identité de quatre des six victimes. Deux corps n'ont pas encore été identifiés et deux personnes sont toujours recherchées sous les décombres. Voici ce que l'on sait des habitants du 17 de la rue Tivoli dont l'immeuble s'est effondré dans la nuit de samedi à dimanche.
Un peu moins de soixante heures après l'explosion qui soufflé un immeuble à Marseille (5e), au cours de la nuit de samedi à dimanche, on en sait un peu plus sur les résidants du numéro 17 de la rue de Tivoli. Alors que les opérations de recherche se poursuivent parmi les gravats, la procureure de Marseille, Dominique Laurens, a révélé l'identité de quatre des six victimes retrouvées mortes sous les décombres lors d'une conférence de presse, mardi 11 avril 2023. Ces identifications ont été permises grâce à des correspondances ADN, mais aussi capillaires et dentaires, a précisé la procureure de la République.
- Jacques et Anne-Marie Praxy, 74 ans
Dominique Laurens a évoqué la mort d'un couple de retraités âgés de 74 ans tous les deux, "Jacques Praxy et Anne-Marie Praxy née Genovesi", qui vivaient au troisième étage du 17 de la rue Tivoli. Lui était architecte et disposait de son cabinet au numéro 22 de la rue de Tivoli. Dans une interview accordée à France Télévisions, Diana Taleb, évacuée de son appartement du 24 rue de Tivoli, juste en face du numéro 17, évoque ce couple. Relogée dans un hôtel par la ville de Marseille, elle est sous le choc.
"Ils sont comme une famille (...) Ils étaient là le jour où il y a eu l'explosion, j'ai vu la lumière en face, ils étaient là (...) Moi, aujourd'hui, je souhaite que les gens ne soient pas morts. C'était des gens gentils, son mari et la voisine, je ne veux pas qu'ils soient morts, je ne veux pas."
Diana Taleb, évacuée du 24 de la rue de Tivoli
L'image que cette voisine a en tête est ancrée et traumatisante. "Je ne l'oublie pas. Même le médecin ou le psychologue ne pourront pas me faire oublier ça. J'ai un choc jusqu'à ma mort" a-t-elle confié à notre journaliste Sabrina Soualmia lors d'une interview.
- Antionietta Alaimo, épouse Vaccaro, 88 ans
La procureure a aussi rapporté le décès d'une certaine Antionietta Alaimo, épouse Vaccaro, 88 ans, qui habitait au premier étage. D'origine italienne, elle était une fidèle de l'église Saint-Michel Archange, d'après le père Rémy de Mauvaisin, curé de cette paroisse.
"Nous avons une paroissienne qui venait tous les dimanches et dont on vient d'apprendre qu'elle était morte, qu'elle faisait partie des victimes, elle a été ensevelie, elle habitait au premier étage du 17 rue de Tivoli."
Père Rémy de Mauvaisin, curé de la paroisse Saint-Michel ArchangeAFP
Père Rémy de Mauvaisin, curé de l'église Saint-Michel Archange a accueilli une veillée de prières organisée par l'œuvre de la jeunesse Jean-Joseph Allemand, lundi 10 avril à 20 heures et a alors évoqué le décès de cette fidèle à la presse.
- Nicole Gacon, 65 ans
La procureure de Marseille a également annoncé l'identification du corps de Nicole Gacon, 65 ans, qui résidait au rez-de-jardin "entre le 15 et le 17 de la rue de Tivoli".
- Un couple d'octogénaires
Au rez-de-chaussée du 17 de la rue de Tivoli, La Provence a identifié, dans un article, "Anna et Jacky, 82 et 86 ans". Ce couple pourrait correspondre aux deux corps découverts hier ou bien aux deux corps toujours sous les décombres. Dans le quartier, plusieurs riverains ont parlé à la presse de ce couple de retraités.
"Ça fait 35 ans qu'on est là. Et moi, déjà mon père était là donc je connaissais déjà pas mal de monde. Et en plus je suis connu aussi parce que j'avais un magasin (...) C'était des gens adorables... le vieux couple, c'était des gens super."
Richard Lelong, habitant de la rue parallèle à la rue Tivoli, évacuéAFP
Au micro de l'AFP, Nasser Benkedia, livreur du quartier, indique connaître très bien tous les habitants de cet immeuble mais souligne sa vive tristesse quant à ce couple de retraités, apprécié de tous. "Moi, personnellement, ce qui le choque le plus, ce qui me fait de la peine, c’est le couple de vieux au rez-de-chaussée, c’était un couple magnifique, j’aimais trop ces gens" assure-t-il au micro de l'AFP. Il précise : "C'était d'anciens bouchers, qui avaient la boucherie un peu plus bas, ils étaient à la retraite (...) ça fait de la peine, la vérité ça me fait trop de la peine, surtout pour ce couple, pour toutes les personnes qui sont décédées les pauvres, mais ce couple c’était un rayon de soleil dans le secteur."
- Un couple de trentenaires
Dans l'immeuble vivait également un couple de trentenaires, d'après la procureure de Marseille. D'après nos sources, hier soir, les salariés de l'entreprise CMA CGM ont reçu un mail à 17 h 49 indiquant qu'une collaboratrice faisait partie des personnes disparues. Et son compagnon serait consultant à l'école Kedge Business School de Marseille. Nos confrères de La Provence, eux, publient deux prénoms : Marion et Michael, 31 et 29 ans.
Petit à petit, c'est l'image de tout un quartier en deuil qui se dresse. Car sous les décombres, il y a des hommes et des femmes, des histoires, des visages, des vies qui se sont éteintes.