Immeubles effondrés à Marseille : l'Etat et les collectivités doivent s'accorder pour lutter contre l'habitat indigne

Depuis le 5 novembre, il y a urgence. L'Etat et les collectivités doivent rapidement se mettre d'accord pour mettre en place un plan efficace pour lutter contre l'habitat indigne à Marseille.

Depuis le 5 novembre, il y a urgence. L'Etat et les collectivités doivent rapidement se mettre d'accord pour mettre en place un plan efficace pour lutter contre l'habitat indigne à Marseille.

Le 13 novembre dernier, Jean-Claude Gaudin, à la tête de Marseille depuis 23 ans, rencontrait Jacqueline Gourault, Ministre en charge de la Cohésion des territoires et Julien Denormandie, Ministre de la Ville et du Logement.

Dans un courrier adressé au premier magistrat de la ville, les deux ministres précisaient que l’État apporterait un accompagnement sur différents axes comme la mise en sécurité des habitations, l’accélération de la mise en œuvre du plan "Initiatives copropriétés", la mise en place d’une gouvernance de projets efficace et ferme face aux défis liés au logement et la lutte contre les "marchands de sommeil".
  

Mise en sécurité des habitations

Depuis, un diagnostique est en cours à Marseille. Il mobilise les experts du Centre scientifique et technique du bâtiment, un établissement public spécialisé dans la recherche et l'expertise en bâtiments. Le secteur de la rue d'Aubagne dans laquelle se sont effondrés les numéros 63 et 65 le 5 novembre dernier fait l'objet d'une attention toute particulière et est examiné en premier lieu. Ensuite, ce sont tous les immeubles présentant un risque imminent qui seront expertisés.

11 jours après le drame de la rue d'Aubagne, 83 immeubles ont été évacués dans Marseille poussant 834 personnes quitter leur logement. 

Le mot d'ordre #Balancetontaudis lancé par le journal La Marseillaise le 12 novembre dernier, aurait mis à rude épreuve les services municipaux de l'habitat de Marseille selon nos confrère de Marsactu. De quoi dresser un état des lieux, là-aussi, des immeubles à traiter en urgence.
  

Plan "Initiatives copropriétés"

Ironie du sort, c'est à Marseille que le Ministre de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, avait lancé le Plan "Initiatives copropriétés" le 10 octobre 2018, moins d'un mois avant l'effondrement. Un plan de 3 milliards d’euros pour aider les copropriétés à la dérive et redresser 986 immeubles gangrenés d’impayés et incapables d’assurer leur entretien sur le territoire national.
 

Plan de lutte contre l'habitat indigne

Des outils existent pourtant, comme le protocole d'accord pour un plan de lutte contre l'habitat indigne dans les quartiers du centre et des faubourgs. Signé en décembre 2017 par la métropole Aix-Marseille Provence, la Ville de Marseille et le gouvernement, il a inscrit une somme de 8,8 millions d’euros pour les expertises et l’animation des différents dispositifs d’accompagnement aux travaux (3,45 de l’Anah, 2,8 millions d’euros de la Métropole  Aix-Marseille Provence, 1,5 million d’euros de la Ville de Marseille, 710 000 euros d’Euroméditerranée).

Par ailleurs, la Ville a confié à deux concessionnaires le soin de réhabiliter le centre-ville de la cité phocéenne. La Sem Marseille Habitat est l’opérateur qui prend en charge l’éradication de l’habitat insalubre. « Dans ce cadre, elle est intervenue sur plus de 70 immeubles, dont 50 ont été réhabilités, soit par Marseille Habitat, soit par les propriétaires privés. 50 immeubles, cela veut dire 500 logements traités au total.
 
 

L'Etat se substitue au privé

Jeudi 15 novembre, Bruno Gilles, le sénateur LR des Bouches-du-Rhône, candidat déclaré à la succession de Jean-Claude Gaudin à la mairie de Marseille, énonçait un plan d'action concocté par ses soins. Il devrait d'ailleurs lui servir de programme électoral lorsque la campagne sera officiellement lancée pour les municipales de 2020.

Le sénateur en appelle à l’Etat pour la création d’une ORCOD (Opération de Requalification des Copropriétés Dégradées), déclarée d’intérêt national, pour accélérer les rénovations des habitats indignes du centre-ville. Elle vise les copropriétés les plus touchées, et dont les syndics ne peuvent plus assurer les rénovations. Une fois que l’ORCOD est créée, l’Etat se substitue au privé, pour financer et coordonner les travaux de rénovations. La mise en œuvre de l’ORCOD est alors confiée à un Etablissement Public Foncier sous l’égide de l’Etat et du Maire, qui chapote et coordonne l’ensemble des actions (plan de sauvegarde, projet urbain, relogement, accompagnement social etc.). 

Ce type d'opération pourrait être appliquée dans le cadre du Parc Corot, une copropriété à l’abandon, une décharge à ciel ouvert.
 
 
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