La campagne "feux de forêts" est terminée pour le Bataillon de marins-pompiers de Marseille. Cet été, les feux ont été bien moins nombreux que les années précédentes.
90 jours de vigilance intense. Les pompiers sont rodés à l'exercice. Chaque été, ils sensibilisent aux risques et veillent dans les massifs pour intervenir rapidement sur les départs de feu.
L'été 2023 est bien moins meurtrier que les précédents pour ce qui concerne les feux d'espaces naturels :
- -28% par rapport à 2022
- -36% par rapport à la moyenne entre 2018 et 2022
26 hectares ont tout de même brûlé sur la commune de Marseille.
Une organisation militaire
L'organisation commence par celle des hommes. 350 marins-pompiers sont mobilisés chaque jour. 150 marins-pompiers peuvent s'ajouter à cet effectif en fonction du risque incendie. Et 150 autres sont mobilisables en astreinte, à condition de pouvoir être opérationnels en une heure.
Deux hélicoptères bombardiers d’eau sont venus compléter ce dispositif.
Sur les journées considérées "à risque", avec de mauvaises conditions météo, 45 camions-citernes feux de forêts sont positionnés aux abords des massifs et sur des points stratégiques pour une force de frappe rapide.
Du renfort à l'autre bout du monde ou à proximité
Les marins-pompiers sont intervenus dans les Bouches-du-Rhône, (le secteur des sapeurs-pompiers) mais aussi dans d’autres départements de la région Paca.
Trois détachements de marins-pompiers se sont relayés du 8 juin au 8 août pour apporter un soutien aux pompiers canadiens.
Comment expliquer cette baisse du nombre de feux ?
Selon les marins-pompiers, cette saison relativement épargnée peut trouver son origine dans la prévention. Les citoyens connaîtraient mieux le danger.
Débroussaillement, rencontre avec les randonneurs dans les calanques et le massif de l’Etoile, distribution de prospectus dans les maisons en bordures de massifs, actions de communication et médiatisation commenceraient à montrer leur efficacité.
Les scouts de France sensibilisent les randonneurs et veillent à l’interdiction d'entrer dans le Parc National des Calanques. La Ville de Marseille recrute des saisonniers qui patrouillent dans le massif de l’Etoile. La police municipale et celle des parcs et jardins complètent ce dispositif sur les journées à très haut risque.
Le bataillon a positionné 4 nouvelles caméras en direction des massifs. Elles analysent les images via une solution d’intelligence artificielle permettant une détection plus rapide d’un départ de feu.
Ce système est complété par le CAMO “camion d’acquisition de mat optronique”, véhicule capable de voir à 24 km en haute qualité. Doté d’une intelligence artificielle, il compare les images habituelles des massifs avec celles prises dans l’instant présent. Il alerte directement le centre opérationnel des marins-pompiers s’il suspecte un départ d’incendie.
Enfin, les marins-pompiers ont fait l’acquisition d’un détachement d’intervention de retardement : 1000 mètres linéaires peuvent être couverts de retardant, un produit qui rend la végétation moins sensible aux incendies. Un produit 100% biodégradable.
Et puis, la météo a probablement contribué à cette "bonne" saison. La canicule a frappé mais le mistral est resté presque sage.