Incidents OM-OL : prison ferme et interdiction de stade requises contre les supporters lyonnais pour "provocation à la haine raciale"

Trois mois de prison ferme et trois ans d'interdiction de stade ont été requis contre les deux supporters lyonnais jugés ce mardi 16 janvier à Marseille. Ils comparaissaient pour des comportements racistes dans le parcage visiteurs.

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Le choc de la 10e journée de Ligue 1 entre l'OM et l'OL avait été reporté, le dimanche 29 octobre 2023 après le caillassage du bus lyonnais. Dans le même temps à l'intérieur du stade, supporters marseillais et lyonnais s'invectivaient. Des actes répréhensibles de la part de membres de la tribune visiteurs avaient été filmés. Deux supporters lyonnais, Guillaume P. et Eymeric R. étaient jugés ce mardi 16 janvier à Marseille pour "provocation à la haine raciale".  Les réquisitions sont tombées : trois mois de prison ferme et trois ans d'interdiction de stade à l'égard des deux supporters.

Les parties civiles étaient La Licra, SOS racisme, la LFP, OM, OL et l'association sportitude.

"J'ai répondu bêtement"

Guillaume P. et Eymeric R. ont rappelé le climat de tension qui régnait lors de cette soirée du 29 octobre, et qu'ils étaient arrivés dans un bus qui avait reçu des projectiles. Guillaume P. reconnaît avoir exhibé le drapeau Mezza Lyon, groupe aux idées fascistes qui reprend les théories Mussoliniennes.

C'était le premier déplacement au Vélodrome pour Eymeric  R.  qui reconnaît avoir adressé "un salut" à la tribune adverse, "mais je n'ai pas la signification de ce salut, pour moi ce n'est pas un salut nazi", se défend-il. Selon lui, ce geste est une réponse aux provocations. Lorsque la présidente lui fait remarquer qu'il n'y a rien d'anodin dans le signe nazi, Eymerir R. répond "oui mais je n'ai pas fait ça comme un salut fasciste, ce n'était pas ma pensée". Avant d'ajouter : "J'ai répondu bêtement, je n'ai jamais fait ça de ma vie." Insistant sur le fait que "sur le moment, c'est plus un geste d'agacement et de provocation".

Pour les gestes considérés comme racistes, "je n'ai jamais imité les cris de singe", précise-t-il.

Au sujet du groupe Mezza, Guillaume P. explique que "c'est un groupe, une bande de copains, on est 5 ou 6 à se retrouver depuis des années pour aller au foot".

Saluts nazis, cris de singe, et drapeaux Français

Ce 29 octobre, alors que le match allait être reporté, certains supporters marseillais et lyonnais avaient déjà pénétré dans l'enceinte du boulevard Michelet. Des invectives ont été échangées entre les supporters.

Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montraient des supporters lyonnais, vêtus de noir, défiant le public marseillais depuis leur parcage. Certains ont agité leurs bras dans des gestes semblant mimer des singes se grattant la tête ou les aisselles. Au moins un salut nazi avait été filmé, tandis que des drapeaux français avaient été brandis en réponse à des drapeaux palestiniens déployés par des spectateurs phocéens. 

Interpellations et contrôles judiciaires

Trois supporters lyonnais avaient été placés en garde à vue le mardi 5 décembre pour "provocation à la haine raciale".

Ces interpellations avaient été menées dans le cadre de l'enquête ouverte en lien avec les comportements racistes observés dans les tribunes, pour injures à caractère racial et provocation à la haine raciale. Des faits punis de 5 ans d’emprisonnement. 

Ces supporters lyonnais, âgés de 33 et 34 ans, avaient été déférés le 7 décembre 2023 au parquet de Marseille.

En attendant leur jugement, ces deux supporters de l'OL avaient été placés sous contrôle judiciaire. Ils avaient interdiction d’assister aux matchs officiels ou amicaux de leur club, avec obligation de pointage à la mi-temps. Il leur était par ailleurs interdit de "paraître à Marseille", de fréquenter les co-auteurs, avec obligation de pointage et de cautionnement,  avait précisé le parquet. La décision sera rendue le 12 mars.

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