"Interdit de sourire" : que s'est-il passé dans cette école où les enfants ont été "menacés" à la cantine ?

La mairie de Marseille a ouvert une enquête administrative et convoqué une réunion à l'école Bonneveine après que des parents se sont plaints du traitement infligé par deux agents de remplacement envers leurs enfants à la pause déjeuner.

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Des enfants stressés et des parents en colère. Ce qu'il s'est passé le lundi 4 décembre à la cantine de cette école Freinet du 8ᵉ arrondissement de Marseille ne passe pas. Les parents d'élèves dénoncent "vexations et punitions" de la part de deux agents appelés pour remplacer des grévistes à la surveillance des enfants lors de la pause méridienne. France 3 Provence-Alpes vous résume ce qu'il faut savoir de cette affaire révélée par La Provence

Les agents ont "interdit de chuchoter et même de sourire" aux enfants

En raison d'un mouvement de grève, le service de cantine ce lundi 4 décembre a dû être assuré entre 11h30 et 13h30 par des personnels remplaçants, "jusque-là inconnus de l'école", selon un communiqué publié par les parents d’élèves de l'école Bonneveine, qui applique la pédagogie Freinet fondée sur l'expression libre des enfants. En attendant de pouvoir manger leur pique-nique, une cinquantaine d'enfants ont été regroupés dans une salle polyvalente sous la surveillance de deux agents. 

Ils leur ont "interdit de chuchoter et même de sourire", s'indignent les parents. Interdiction totale de faire du bruit, et en cas de désobéissance, une punition d'un autre temps. L'enfant devait rester debout, les bras en l'air, "jusqu'à ce soit son tour d'aller manger". Pour obtenir le silence, les agents ont employé la manière forte en tapant avec des bâtons sur des objets, le piano et les vitres. Ou encore en menaçant les petits élèves de les priver de repas.

Les parents dénoncent "des méthodes inacceptables"

"A la suite de cela, les enfants étaient dans un état psychologique tel que les enseignants ont eu des difficultés à assurer les cours de l'après-midi", dénonce l'association des parents d'élèves Freinet (ADPF) de l'école Bonneveine, pour qui ces méthodes sont "inacceptables". 

"Nous avons récupéré nos enfants à 16 h 30 dans un état de stress et de nervosité manifeste", ajoutent-ils. Des parents rapportent que leurs enfants ont pleuré "en racontant ce qu'ils ont subi auprès de ces personnes malveillantes". Les parents en colère s'interrogent aussi sur la qualification de ces agents remplaçants : "Non titulaires ? Recrutés dans quelles circonstances ?". Ce "cas extrême" est selon eux est la preuve que "le sous-effectif est chronique" et que "la pause méridienne est une épreuve pour tout le monde". Les parents demandent un meilleur encadrement des enfants avec un adulte pour 14 enfants en maternelle et un adulte pour 18 enfants en élémentaire comme c'est le cas dans d'autres villes.

Une enquête administrative est ouverte

"Les faits rapportés sont inadmissibles", a reconnu, le 6 décembre dans un tweet, l’adjoint au maire chargé de l’éducation, Pierre Huguet. L'élu indique avoir diligenté une enquête administrative et promet une "réponse adaptée".

La mairie centrale a indiqué à France 3 Provence-Alpes qu'une réunion s'est tenue ce jeudi 7 décembre à l'école, avec les parents d'élèves, le directeur de l'Education et une élue de secteur. Les deux agents mises en cause, déjà reçues mardi par le directeur de la cantine seront prochainement à nouveau entendues. 

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