Ce jeudi 4 avril, les assistantes sociales continuent de se réunir pour se faire entendre. Elles dénoncent des conditions de travail difficiles, un manque de moyen et demandent une revalorisation salariale. Valérie Brignol, assistante sociale, livre son vécu.
Après une manifestation historique le 22 mars à Paris, qui a rassemblé plus du tiers des assistantes sociales et des conseillers techniques de service social de l’Éducation nationale et du Supérieur, les assistantes se réunissent ce jeudi 4 avril à Aix-en-Provence et Marseille. À leurs côtés, de nombreuses collègues de tous les départements de l'académie et de tous les services (SSFE, CROUS, personnel) pour se faire entendre.
Des conditions de travail déplorées
Valérie Brignol, assistante sociale au service social en faveur des élèves, déplore le manque de moyen pour effectuer son travail. "On a 3-4-5 établissements chacune, ce qui représente en moyenne 2 000 élèves. Ce qui est énorme". S’ajoute à cela les contraintes de déplacement et une enveloppe budgétaire insuffisante. "Dans ces conditions, c’est difficile d’être là au bon moment. Le travail social, c’est un travail de fond. Il est compliqué d’exercer dans des conditions sereines, et c’est satisfaisant pour personne, souligne l’assistante sociale. On est le maillon important quand un enfant parle des soucis qu’il peut avoir, de violences ou de tensions à la maison. On demande aux enfants et aux femmes de parler, mais s’il n’y a personne pour les écouter, on fait quoi ?"
Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est l’augmentation salariale de 200 euros des infirmières scolaires. "C’est très bien, mais nous n’avons pas eu la même gratification. Et c’est une injustice qui révèle que le corps des assistantes sociales est invisibilisé, déconsidéré et dévalorisé", martèle Valérie.
"On demande d'être un peu respectées"
"On demande d'être un peu respectées et d’avoir les moyens de pouvoir tenir notre poste (condition de travail et de rémunération) et en termes de moyen de réponse à apporter aux familles (moyens structurels et individuels)". Elle souligne qu’en 2007, déjà, elles étaient devant le rectorat d’Aix-en-Provence pour les mêmes raisons.
Même si les conditions sont difficiles, Valérie ne se voit pas changer de métier. Elle y a songé dans les moments durs.
Il y a plein de moments où je me dis stop, j’arrête, puis j’ai un échange avec un élève qui me rappelle pourquoi je suis là et à quel point c’est satisfaisant.
Valérie Brignol, assistante sociale au service sociale en faveur des élèves
Elles revendiquent notamment une revalorisation salariale et une amélioration des conditions de travail. "Parce qu’on va craquer. Il y a celles qui font des burnout, celles qui déclenchent des maladies et celles qui partent."