Vœux 2025 : "J'ai envie d'oser", sport, engagement, vérité, voyages... quelles résolutions ont la cote ?

Sur le Vieux-Port à Marseille, malgré un ciel mi-couvert, les passants profitent de l’ambiance détendue pour se promener, discuter ou savourer un café. À l’approche de la nouvelle année, les résolutions fusent : entre objectifs sportifs, rêves professionnels ou scepticisme assumé, chacun livre un bout de ses envies pour 2025.

Sur le Vieux-Port de Marseille, l’ambiance est paisible. Quelques nuages voilent le ciel, et cela n’empêche pas les promeneurs de profiter de la dernière journée de l’année 2024. Certains s’allongent pour contempler le port, d’autres savourent un sirop ou un café en terrasse, tandis que des familles et des couples flânent, traversant le marché de Noël encore présent.

Assise dans un café face au port, Marwa, étudiante en troisième année de licence, sirote un jus d’abricot. Les rayons de soleil font ressortir ses boucles brunes et son haut rouge vif. Elle parle avec franchise : “je paye la salle dans le vent. Je me rassure en me disant que c’est à cause des examens, mais au fond, je sais que je ne connais pas le mot assiduité, du moins dans le sport. Pourtant, je veux le corps de rêve, donc ma résolution, c’est d’enfin y mettre les pieds”.

Elle sourit, joueuse, avant d’ajouter : “je dois aller aux cours en amphithéâtre aussi. Chaque semestre, je me dis que cette fois, je ne dois pas rater, mais je lâche assez vite”. Puis, elle conclut en regardant le port, “mes vœux les plus chers sont surtout d’avoir un bon master et de trouver la voie qui me plaît. Des résolutions professionnelles à fond, oui”, sourit-elle. 

Rêves, défis et humour entre amies

Non loin de là, sur l’allée du port, un groupe de jeunes femmes venues de Montpellier et Rennes, marchent, des Bubble-tea colorés à la main avant de s'arrêter devant une pancarte qui relate l’histoire du Vieux-Port. Elles partagent leurs résolutions à tour de rôle. "Moi, ce serait de moins juger les gens et d'aller à la salle de sport", commence Roxane. Pauline, elle, rêve de "trouver l’amour et d’économiser de l’argent". Maimouna énonce vouloir "faire du sport, être plus stable", avant qu’une amie ne la taquine en riant : "apaise ton cœur !". Laetitia, hilare, conclut : "trouver un appartement, et être stable sur tous les plans."

Les sceptiques : entre réalisme et philosophie

En direction du Mucem, les avis divergent. Un couple d’amies dans la cinquantaine balaie la question, en marchant assez vite : "pas de résolution, vous êtes tombées sur les mauvaises cibles... Parce qu’on n’y tient pas".

Un peu plus loin, un couple enlacé, deux femmes aux cheveux courts et à la démarche synchronisée, commente avec une pointe de scepticisme :

Les résolutions, ça ne sert à rien. Si c’est pour ne pas les tenir, pourquoi faire ?

Marie et sa compagne

Deux lycéens en pantalons baggy partagent une perspective similaire. Sasha, amusé, confie : "on ne les tient jamais, donc on n’y croit pas trop". Son amie Lou ajoute, dans la même lignée, "j’ai l’impression que c’est une mini-tradition, superficielle. Mieux vaut ne pas les dire pour vraiment les tenir".

Dans la même zone, près de l’entrée du Mucem, sur un banc en bois sont assis Madeleine et son compagnon, tous deux scrollant sur leurs smartphones. Si pour son compagnon, les résolutions ne servent à rien, “mieux vaut laisser les choses venir, sinon on est déçus”. Madeleine, elle en a quelques-unes à l’esprit : "j’aimerais changer un peu mon rythme de vie, voir autre chose”. 

Des résolutions précises

Au bord du port, un groupe de quatre amies au style coloré attirent l’attention. Basées à Lyon, elles sont venues profiter de Marseille pour les vacances. Face à la mer, elles discutent entre elles et se font prendre en photo par leur amie.

Melba, des lunettes de soleil léopard en forme de cœur, enthousiaste, s’exclame : "ah, j’adore le sujet ! Nous, on est un peu spirituelles. On n'appelle pas ça des résolutions, mais des vœux entre nous. On exprime nos gratitudes pour l’année écoulée et nos souhaits pour l’année à venir. Le 31 au soir, on se les partage entre nous". Melba débute sa liste de “vœux”. “J’ai à l’esprit des trucs débiles comme avoir son permis, ça fait 3 ans, tu sais. Et puis aller en Espagne, apprendre l’espagnol”. Une petite liste à laquelle Fannie, un bob rouge sur la tête, réagit : "ce n'est pas mal ça d'apprendre une nouvelle langue... Mais par contre, tu as des trucs hyper précis".

Fannie évoque, elle, avoir envie de renouveau, 

C’est intimidant d’être novice. J’ai envie d’oser tester de nouvelles choses

Fannie - artiste

Chloé, casquette et capuche verte, parle, elle, d’ambitions professionnelles : "perso, j’aimerais sortir de nouvelles musiques. On fait toutes de la musique. Post-punk, rock indé, pop... Et puis, je veux me réinvestir dans le militantisme". Une amie réagit, moqueuse : "tu veux te donner bonne conscience !" Fannie, elle, trouve qu'il s'agit d'une bonne résolution "s'engager plus concrètement, c'est pas mal ça". Melba conclut le tout dans la bienséance : "je vais essayer de dire la vérité tout le temps".

Et si on laissait venir les choses ?

En descendant le Vieux-Port, on croise deux amies qui discutent et bronzent au soleil, Albane, les jambes croisées, dit timidement, mais honnêtement, “je n’y ai pas pensé du tout”. Elle regarde son amie et chuchote “en vrai, je trouve que ça ne sert à rien”. Son amie Léna au contraire, semble rêver en grand “j’aimerais partir à l’aventure parce que je compte voyager dans un pays inconnu, et puis plus cliché, je veux être plus sportive...

Aussi, je voudrais me recentrer sur moi-même, après avoir beaucoup donné il serait temps de se recentrer sur soi.

Léna

À quelques pas de là, un groupe d’amies à la cinquantaine prennent leur pause du midi sur un banc au soleil. Les résolutions ne sont clairement pas une priorité. Quand on énonce la question, Karen s'étouffe en buvant : “Pas de résolution, enfin ce n’est pas la première chose à laquelle je vais penser le 1er janvier” balance-t-elle. “Je ne vais pas attendre le 1er pour faire des résolutions, moi de mon côté” dit son amie Elisabeth, vêtue d'une longue doudoune verte.

 “Elles viennent au fur et à mesure, on a assez de pression pour en plus se fixer des résolutions. Après on s’en fixe au fur et à mesure de l’année, mais ce n’est plus des résolutions mais des coups de tête", argumente Karen.