Cette 45ᵉ de la course Marseille-Cassis n'échappera pas à la règle. Comme chaque année, de nombreux coureurs terminent la course dans un état de santé difficile après avoir passé la ligne d'arrivée. Reportage avec ceux qui composent le peloton... et ceux qui les soignent.
Il faut rester vigilant jusqu'au bout. Ce dimanche 27 octobre, pour la 45ᵉ édition du Marseille-Cassis, les pompiers étaient sur le qui-vive au niveau de la ligne d'arrivée. En effet, de nombreux coureurs relâchent la pression et tombent une fois la course terminée. France 3 Provence-Alpes s'est glissé dans les coulisses des secours.
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Un service ramassage
"Bravo madame, c'est fini !" À quelques mètres de la ligne d'arrivée, les sapeurs-pompiers encouragent les derniers coureurs. Sur leur dos, collé à leurs gilets orange, le mot "ramassage" est inscrit en capitales. Près de quatre heures après le début de la course, le tout dernier participant franchi enfin l'arrivée, sous le regard bienveillant des pompiers.
"Faites attention à lui", glisse le commandant Masson, officier ramassage au SDIS 13. "On repère de loin les gens qui peuvent tomber en arrivant, explique le pompier régulièrement mobilisé sur le Marseille-Cassis. Si la personne a les jambes raides ou qu'elle est soutenue par d'autres personnes au moment d'arriver, alors elle risque de relâcher la pression et tomber de tout son poids une fois la ligne passée."
Les raisons de ces chutes sont multiples. "Cela peut être de simples crampes comme de l'hyperthermie, explique le commandant Chareyre, également en charge de la santé des coureurs, dont le talkie-walkie ne fait que de sonner. Souvent, les participants arrivent ici avec une température corporelle trop élevée. Heureusement, aujourd'hui, avec la pluie et la température plutôt douce, les conditions étaient parfaites pour limiter cela."
Direction le kinésithérapeute
Pour la grande majorité des coureurs qui tombent à l'arrivée, il s'agit de crampes invalidantes, des crampes si fortes qu'elles empêchent aux coureurs de marcher. Lorsque c'est le cas, les secouristes les dirigent vers les kinésithérapeutes.
Installés sous une tente blanche proche de l'arrivée, plusieurs étudiants pratiquent des massages gratuits pour les coureurs. Entre cinq et six minutes par personne. Une manière de détendre les muscles.
"J'ai le droit à deux secondes de quadri ?" demande Johan qui profite du massage, le temps d'attendre ses copains qui terminent la course. Pour tous ceux qui ne souffrent pas de crampes, la cause de leur chute peut s'avérer plus grave. Ils sont alors dirigés immédiatement dans la grande tente grise installée juste derrière l'arrivée.
"Un vrai hôpital"
"C'est un vrai hôpital", explique le commandant Chareyre. En effet, à l'intérieur, une centaine de médecins et d'infirmiers travaillent pour prendre en charge les victimes. Tout le matériel nécessaire, notamment de réanimation, est installé et plusieurs ambulances et un hélicoptère sont mis à disposition en cas de besoin."
Stéphane sort justement de la grande tente, plusieurs électrodes collées au torse. "J'ai fait une sorte de malaise juste après la ligne d'arrivée, au milieu de la foule, au moment où ça commençait à bouchonner", explique ce coureur pourtant habitué de la course à pied. Je me suis senti partir." Pour lui pas de doutes, les bouchons sur la ligne d'arrivée ont causé son malaise. À côté de Stéphane, plusieurs personnes attendent des proches, eux aussi victimes de malaises.
"Moi j'attends ma fille", glisse un homme. "Moi, j'attends ma femme, explique Lionel, lui-même coureur ce dimanche. Elle a tout relâché après avoir récupéré sa médaille." Une baisse de tension qui ne risque pas de décourager ce couple qui participait pour la première fois au Marseille-Cassis. Ils le disent : ils reviendront l'an prochain, "c'est certain".