À Marseille, en vue du second tour des élections législatives, ce dimanche 7 juillet, les magasins commencent à se barricader dans le centre-ville. Même si la plupart ne sont pas inquiets par d'éventuels débordements, un dispositif de sécurité renforcé sera déployé.
Ce dimanche 7 juillet aura lieu le second et dernier tour des élections législatives. À Marseille, certains magasins du centre-ville se préparent aux éventuels débordements, après l'annonce des résultats.
Dans la rue Saint-Ferréol, à quelques pas du Vieux-Port, des planches de contreplaqué recouvrent déjà certaines vitrines de grandes enseignes, comme Orange, Zara, Sephora ou encore Pull and Bear.
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Selon Malick Benacer, un des artisans qui posent ces planches, les secteurs qui font le plus appel à ses services sont "la téléphonie, les magasins de motos, les bijouteries et bureaux de tabac", dans le centre-ville, rue Saint-Ferréol et cours Lieutaud.
Des passants interpellés
Et pour les passants, ces mesures sont "anxiogènes". "Où est-ce que vous voyez une chose pareille ? Ça accentue l'angoisse auprès du public. Là, ils anticipent déjà quelque chose. Anticiper, ça renforce l'angoisse auprès des gens", nous confie Édith qui s'est arrêtée consternée devant la vitrine de Zara. D'autres, comme Mehdi, ne sont même plus étonnés de voir ces magasins se couvrir ainsi. "Depuis les émeutes, 50 magasins sont déjà barricadés. On est habitués un peu."
Et puis certains, comme Valère font confiance aux électeurs, malgré leur déception. "J'espère que les gens sauront maîtriser leurs nerfs, même si on est dans une situation critique. J'espère qu'ils vont se mobiliser dans les urnes et pas dans les rues", nous confie-t-il.
"Il vaut mieux prévenir"
Même si la plupart des commerçants ne se disent pas inquiets pour dimanche, un dispositif de sécurité sera toutefois déployé, ce dimanche 7 juillet. "Il y a un petit risque, mais on est à l'affût de ce qu'il se passe", précise Guillaume Sicard, président de Fédération des commerçants Marseille centre.
Si certains magasins ont décidé de se barricader, c'est avant tout pour anticiper les éventuels dégâts, après l'annonce des résultats. "La situation est très tendue par rapport au premier tour. Certains de mes collègues commerçants se barricadent. Ils ont peur des émeutes", explique Omar, vendeur dans un magasin de lunettes. "Ils s'y prennent un peu plus tôt par rapport à ce qu'il y a eu avec Nahel", poursuit Malick Benacer.
Douloureux souvenirs des émeutes après la mort de Nahel
À Marseille, certains commerçants restent encore traumatisés par les dégradations commises pendant les émeutes, après la mort de Nahel, un jeune de 17 ans tué par la police à Nanterre. "On a réussi à passer au travers des débordements lors des émeutes de juillet dernier, après ça reste dans un coin de notre tête. On sait que ça peut arriver et on a vu l'ampleur de ce que ça peut prendre. On va faire en sorte de passer entre les gouttes encore une fois", nous confie Lionel, responsable d'un magasin de vêtements rue Saint-Ferréol.
Près de 200 boutiques ont été victimes d'acte de vandalisme et de pillages pendant les émeutes. Certains affirment avoir payé les frais durant de longs mois et avoir subi des difficultés financières. Plusieurs d'entre eux demandent à l'État d'assurer leur sécurité, en appelant en renfort l'armée ou des CRS.