La billetterie nominative, un nouvel outil pour tenter de repérer les supporters racistes, violents, homophobes dans les stades de foot

Pour lutter contre la violence dans les stades, qu'elle soit physique ou verbale, des billets nominatifs seront imposés à l'entrée des stades, notamment au Vélodrome à Marseille, dès janvier 2025.

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On parle de débordements, de matchs de foot classés à haut risque et même de "soirée terrifiante" dans et autour des stades. Face à ces actes de violence sous prétexte de sport, des solutions sont testées. Parmi elles : la billetterie nominative, en place dans les trois plus grands clubs de France situés à Paris, Lyon et Marseille dès le début de l'année 2025.

Identifier les fauteurs de troubles et individualiser les sanctions

Le principe est simple : chaque spectateur aura une place avec son nom pour pouvoir le repérer plus facilement. Gil Avérous, ministre des Sports, signera un arrêté d'ici au 31 décembre pour activer cette billetterie nominative. Déjà active pour certaines rencontres, "elle doit permettre d'identifier et d'interpeller les fauteurs de troubles pour permettre ensuite d'individualiser les sanctions", selon la Ligue de Football Professionnel. Dans un second temps, elle sera étendue aux autres clubs de Ligue 1 et L2.

"Ce sont des chants idiots et très anciens. Les paroles n'ont plus de sens pour nous. Les enfants chantent sans savoir ce que ça veut dire". Romain le Marseillais traverse le pays avec Melvin le Parisien. 800 kilomètres à pied pour promouvoir le foot sans la violence, "en revanche, les cris de singe, les insultes racistes ou homophobes sont sans ambiguïté". Ce vendredi vers 14 heures, les marcheurs étaient entre Avignon et Salon-de-Provence.

"Si chaque billet est contrôlé, ça va être interminable"

"Déjà, pour entrer dans un stade, il faut parfois des heures. Si chaque billet est contrôlé, ça va être interminable. Les caméras sont utiles, pas besoin de prendre l'identité, pas besoin d'entrer dans notre vie privée, ils vont déclencher une guerre entre la ligue et les supporters", confie le supporter.

Melvin Proix est Parisien, mais nous l'écoutons quand même, avec plaisir. "Quand ça dérape dans le virage, je me sens déçu, impuissant, j'ai honte pour eux. Je ne peux rien dire, ils sont trop excités, dans d'autres sports, ça n'arrive pas", constate Melvin.

Peut-être que la billetterie nominative pourra changer les choses. On pourrait contrôler les identités des supporters au moment où ils achètent le billet.

Melvin, supporter parisien

France3 Provence-Alpes

L'inconvénient du système, selon les deux hommes, c'est de ne pas pouvoir offrir leur place à un ami quand ils ne peuvent pas aller voir le match. 

"Pour l'instant, les sanctions sont collectives, c'est une bonne idée de vouloir sanctionner les individus individuellement, mais comment faire ?" s'interroge Michel Aliaga, journaliste sportif à France 3 Provence-Alpes "Dans les tribunes, les spectateurs ont un rang, une travée et une place numérotée, ça n'est pas le cas dans les virages, là où se produisent la grande majorité des incidents."       

Repérer un supporter cagoulé, masqué ou caché dans son écharpe semble une mission bien difficile, quel que soit le nom écrit sur sa place.

Des policiers en civil dans les tribunes

Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur assure sur RMC qu'il placera "des policiers régulièrement en tenue de civils dans les stades pour repérer individuellement les fauteurs de troubles". Il ajoute que "les clubs doivent prendre leurs responsabilités. Il faut faire des fouilles" et évoque le recours à la technologie, "aux caméras algorithmiques".

Placer des policiers en civil dans les stades est un projet, bien moins avancé que les billetteries nominatives. Eddie Sid, du syndicat SGP Police Infos, s'inquiète pour ses collègues "S'ils sont reconnus, ça va être compliqué, difficile de les extraire si les supporters sont survoltés".

Même réaction pour Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police "Dans un groupe de supporters, ils se connaissent tous, on est vite "détronchés", c'est-à-dire reconnus. J'ai peur que les policiers soient traqués. Moi, je vais au stade, beaucoup me reconnaissent, mais je suis dans les tribunes, pas dans les virages."

On interpelle souvent les fauteurs de trouble grâce aux caméras, on les cueille à la sortie.

Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance Police nationale

France 3 Provence-Alpes

Un groupe spécial existe déjà pour intervenir dans les stades. La SIR, Section d'Intervention Rapide, est présente dans tous les matchs de la zone Sud, entre Nice et Toulouse. "Ces policiers sont reconnaissables à leur survêtement, ils maîtrisent une technicité hors du commun", décrit Eddie Sid.

Davantage de caméras ? De policiers ? Des matchs suspendus, interrompus, à huis clos, plus de matchs du tout ? Ministres du sport et de l'Intérieur cherchent à coincer les supporters indésirables.

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