Témoignages. "Des déplacements comme ça, c'est pour les fadas" : des supporters de l'OM racontent les tensions lors du match à Montpellier

Publié le Mis à jour le Écrit par Dotte Frederic

800 supporters de l'OM ont été stoppés ce dimanche 20 octobre par les forces de l'ordre avant de pouvoir atteindre le stade de la Mosson à Montpellier où ils prévoyaient d'assister à la rencontre de ligue 1. "Trop nombreux, armés de barre de fer", le préfet leur a interdit l'accès au match.

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Un nuage de fumée au-dessus du péage de Montpellier. Des fumigènes lancés dans la garrigue. Et des cris de colère. Ce dimanche 20 octobre au soir, les 800 supporters de l'OM qui ont pris la route pour Montpellier afin d'assister au match de ligue 1, programmé le soir, étaient remontés comme des coucous. Impossible d'accéder au stade de la Mosson, les sept bus affrétés et les voitures individuelles ont été stoppés par les forces de l'ordre sur une aire d'autoroute. 

"J'interdis le déplacement de l'ensemble des supporters de l'OM"

En fin d'après-midi, alors que les cars et voitures de supporters étaient déjà en route pour Montpellier,  le préfet de l'Hérault a pris un arrêté, interdisant l'accès au stade aux supporters marseillais. Les forces de l'ordre ont dirigé le convoi sur une l'aire d'autoroute de Saint-Aunès. Estimé à 800 personnes, le représentant de l'État explique dans un communiqué que les supporters n'ont pas respecté la jauge maximale fixée à 450. Certains sont par ailleurs venus, armés de barres de fer, "chercher l'affrontement"

Certains individus sont cagoulés et munis de barres de fer et de fumigènes ; les forces de sécurité ont essuyé des jets de projectiles. Ces comportements sont inacceptables. Il a été demandé [aux supporters de l'OM] de faire demi-tour.

François-Xavier Lauch, Préfet de l’Hérault

Ambiance électrique dans les tribunes

Et pour les quelques supporters marseillais venus en voitures individuelles qui ont pu éviter le barrage policier, l'ambiance au stade n'était pas à la fête. Les images publiées sur X témoignent de la violence subie dans les tribunes, les ultras de Montpellier faisant "la chasse" aux spectateurs porteurs du maillot phocéen.

Une chasse au Marseillais

Pour sa première occasion de voir enfin un match de l'OM, Kylian* (prénom modifié) avait fait le déplacement en individuel jusqu'à Montpellier, il a donc pu accéder avec quelques amis au stade de la Mosson. Sur Instagram, il raconte sa grosse frayeur après le coup de sifflet final. "Au début, c'était sécurisé par les CRS, pas de problème. Mais une fois arrivés au tram, des groupes du MHSC, qui étaient sortis avant la fin du match, tous cagoulés, "cherchaient" des Marseillais. À un mec près, j'ai réussi à passer entre les mailles du filet".

En sortant du stade, je n'ai jamais autant eu peur de ma vie. Les groupes du MHSC cagoulés ouvraient les vestes des gens pour voir s'il n'y avait pas un maillot de l'OM en dessous

Un supporter de l'OM, lors du match OM-Montpellier

Instagram

Vive réaction de Bruno Retailleau

Dès le début de la rencontre, le ministre de l'Intérieur a réagi, dénonçant des "violences injustifiables [qui salissent] l'image du football". Il annonce vouloir "prendre les mesures nécessaires au retour de l'ordre dans les stades en marge des rencontres" à l'occasion d'une rencontre avec les instances du football qu'il va recevoir ce jeudi 24 octobre, à partir de 15h, a indiqué le ministère lundi, après un week-end de Ligue 1 marqué par des chants homophobes ou des affrontements entre supporters.

"Des déplacements comme ça, c'est pour les fadas"

Parmi les supporters de l'OM, Thierry est déjà un ancien. Il a choisi de rester à Marseille ce dimanche soir. Se déplacer à Montpellier, où contre toute équipe un peu "chaude", très peu pour lui. Les temps ont complètement changé. "Avant, on pouvait faire la fête dans les bars de Montpellier avec nos maillots de l'OM. On partait se baigner à Carnon. Maintenant, on est sûrs d'être pris à partie dans des affrontements, des bagarres comme hier. On est parqués, arrêtés par la police. Très peu pour moi."

Avec les bagarres quasi assurées, il n'y a plus que les "fadas" de 20 ans pour oser "monter" aux matches un peu chauds. C'est désolant.

Thierry, supporter de l'OM

Pour la prochaine rencontre dimanche 27 octobre, l'OM va accueillir le PSG sans les supporters adversaires. Pas sûr que Thierry trouve au stade Vélodrome la tranquillité qu'il recherche.

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