Regroupant artisans, exposants et artistes du monde entier depuis 1927, la Foire de Marseille pourrait voir du changement dans son organisation. La Safim, organisatrice de l’événement, voit son contrat avec le parc Chanot arriver à son terme le 31 décembre.
C’est un appel d’offres qui a fait l’effet d’une petite bombe. Le contrat qui lie la Safim, la société qui assure la gestion du parc Chanot depuis près de quarante ans, à la Ville de Marseille prend fin le 31 décembre. La municipalité a donc lancé un appel d’offres en juin pour trouver son nouveau gestionnaire.
Et si la Safim, dirigée par Véolia, fait partie des candidats à sa propre succession, ses syndicats ont noté deux points qui leur paraissent inquiétants dans le cahier des charges fourni par la ville.
"Un nouvel événement plus innovant" souhaité par la Ville
L’appel d’offres stipule ainsi que la municipalité ne s’interdit pas de mettre fin à l’organisation "de la Foire de Marseille à Chanot" pour créer "un nouvel événement plus innovant, ancré dans le paysage marseillais et provençal, adapté aux attentes des Marseillais et motif de séjour pour une clientèle touristique", peut-on lire dans la note de synthèse.
"La Foire de Marseille est un événement majeur, tant pour la rentabilité du parc Chanot que dans la qualité de rendez-vous pour les Marseillais, est-il encore écrit. Néanmoins, se pose la question de l’évolution de la Foire, à l’heure notamment ou le digital prend de plus en plus de place dans les achats, et où la recherche de produits locaux et circuits courts est de plus en plus prégnante."
Des indications d’autant plus problématiques pour la Safim qui revendique la paternité de la foire de Marseille qui représente plus d’un tiers du chiffre d’affaires annuel des événements organisés à Chanot.
Les syndicats inquiets pour l’avenir des 44 salariés
Mais une autre précision dans le cahier des charges a suscité l’inquiétude de FO. "La Ville de Marseille exprime très clairement [dans cette note de synthèse] la non-obligation du prochain délégataire à conserver l’équipe de professionnels en place, souligne le syndicat dans un communiqué. C’est à ce titre que les 44 collaborateurs Safim concernés tirent la sonnette d’alarme et souhaitent faire valoir leurs droits en tant qu’entité économique autonome."
"Les conditions de reprise sont très contestables selon nos avocats", explique à La Marseillaise Stéphane Dhjan délégué CSE FO, qui entend bien prouver que le transfert d’une entité économique autonome implique une reprise complète de l’activité et avec elle ses salariés.
La ville de son côté ne souhaite pas s’exprimer et confie à BFMTV qu’elle préfère "attendre que la procédure d'appel d'offres soit terminée" pour le faire. Le nom du futur gestionnaire du parc Chanot sera connu le 18 août.