" La guerre des clans est seulement atténuée" : les homicides liés au trafic de drogue en baisse, les enquêteurs veulent maintenir la pression

Les homicides liés au trafic de drogue en net recul, informe le parquet de Marseille. Le nombre de ces narchomicides est passé de 39 à 12 depuis le début de l'année." Les règlements de comptes sont en baisse, mais le trafic lui ne l'est pas ", nuance un syndicat de police, qui invite à maintenir des moyens policiers et la pression sur le terrain.

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Selon une information de franceinfo, les narchomicides, à savoir les homicides liés au trafic de drogue, ont été divisés par trois depuis le début de l'année 2024 à Marseille (Bouches-du-Rhône), indique ce samedi 14 septembre, le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone.

Douze personnes ont été tuées lors de narchomicides depuis le début de l'année 2024 à Marseille, alors que 39 personnes avaient perdu la vie dans des règlements de compte à la même période en 2023. Au total, 37 homicides et tentatives ont été comptabilisés depuis le début de l'année 2024, contre 75 en 2023 à la mi-septembre, soit une baisse de près de 50 %.

Un succès à nuancer selon Bruno Bartocetti, responsable de la zone sud du syndicat Unité SGP Police-FO. "C'est une tendance à la baisse, et si les règlements de compte sont en recul, grâce au travail des policiers, le trafic, lui, continue".

"DZ Mafia, le mammouth du super marché de la drogue"  

Cette baisse s'explique en partie par l'apaisement d'une guerre sans merci que se livraient, en 2023, deux gangs rivaux, Yoda et a DZ Mafia, ce dernier dominant désormais le marché du trafic de stupéfiants à Marseille. Et ce depuis l'arrestation du chef du clan Yoda, Félix Bingui, le 8 mars dernier au Maroc. "DZ mafia reste le mammouth du super marché de la drogue" insiste Bruno Bartocetti, qui réclame toujours plus de moyens humains dans la police et la justice, pour maintenir la pression sur le trafic de stupéfiants, qui lui continue de prospérer.

Le travail au long cours de la police judiciaire "porte ses fruits", précise Bruno Bartocetti, avec le démantèlement notamment de nombreuses équipes de jeunes tueurs à gages. Pour autant, les autorités ne veulent pas crier victoire trop vite, de nouveaux conflits pouvant éclater à tout moment. "La guerre des clans est seulement atténuée, il faut aller plus loin dans ce travail de fond, sur le blanchiment d'argent et les réseaux à l'étranger" martèle le syndicaliste, "mais on manque cruellement de moyens". Et ce malgré le travail du parquet de Marseille ces dernières années et "les opérations places nette, critiquées, mais nécessaires".

Diminution des "points de deal"

Le travail des enquêteurs a permis de faire reculer les points de vente dans les cités, ce qui a eu également, selon Bruno Bartocett, "une influence sur le comportement des consommateurs, qui sont aujourd'hui très prudents et ont peur d'être interpellés". Cependant, dit-il, "même si le nombre de points de deal diminue, la baisse de la criminalité est une chose, la baisse du trafic en est une autre" et souligne que l’objectif reste plus que jamais de faire reculer la consommation, pour attaquer le mal à la racine.

Un rassemblement contre le narcobanditisme a lieu ce samedi 14 septembre à Marseille, une marche blanche impulsée par des familles "pour la paix et la justice dans les quartiers".

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