La triplette de Gilles Gayraud parvient à se qualifier pour les 8e de finale du Mondial La Marseillaise à pétanque non sans peine face à Grandet (13-11). La chaleur écrasante était un adversaire en plus, ce mardi 5 juillet à Marseille.
40 degrés, au moins. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est les Marseillais venus assister aux 16e de finale du Mondial La Marseillaise sous le cagnard du milieu de journée. Il faut aimer la pétanque pour résister à l'envie d'aller piquer une tête à quelques centaines de mètres.
La partie en vaut la peine. La triplette Gayraud rencontre la triplette Grandet pour tenter de remporter le ticket pour les 8e.
Thierry Grandet, trois fois champion du monde, est l'un des joueurs majeurs de la pétanque. Il joue aux côtés de Thierry Figueres et Joseph Gimenez.
Le terrain, juste à côté du carré d'honneur France 3 est difficile, et bien différent des allées du parc Borély. Il a comme caractéristique d'être barré à peu près au milieu d'un passage difficile, rendant plus compliquée la trajectoire des boules roulées.
Gilles Gayraud tombe dans le piège dès la première mène. Ses acolytes pour cette Marseillaise : José Amaya, plusieurs fois champion des Bouches-du-Rhône, très gros milieu, et Anthony Michel, un jeune aux grosses qualités, particulièrement au tir.
Grandet domine le début de la partie
Grandet ouvre le score de cette partie sur un 2-0. Particularité de cette rencontre, les niveaux sont équilibrés, et les joueurs souvent aussi bons aux tirs qu'au point.
Autre adversaire, le soleil, qui a décidé de faire souffrir nos 6 boulistes. Des ravitaillements en eau arrivent, les joueurs s'essuient le front.
Au terme de la 2e mène, Gimenez manque son tir. C'est un point de marqué pour la triplette Gayraud. 1-2.
Gimenez montre qu'il sait taper, José Amaya se rapproche très près du bouchon, avant que Grandet écarte sa boule. Dans les gradins, les spectateurs surchauffent. Une mère et sa fille reviennent de la plage, trempées. Elles sèchent en 5 minutes.
Au début de la quatrième mène, le score est de 3-1 pour Grandet. Les deux équipes jouent à niveau égal. Aucune boule n'est gaspillée.
Les deux équipes au coude-à-coude
L'écart va se creuser un peu plus. L'équipe de Grandet prend trois points de plus, notamment grâce à un carreau puissant de Gimenez. Cela fait 6-1 pour Grandet.
En difficulté, la triplette Gayraud s'en sort dans la 5e mène grâce à José Amaya qui noie le bouchon. La mène est annulée.
Le niveau est très bon ce mardi après-midi, et malgré les 40 degrés, les torrents de sueur le long des cuisses, les joueurs ne perdent pas pied.
Gayraud met deux points supplémentaires à la mène 7. (3-6). Aucun des joueurs n'est en dessous, aucune boule n'est franchement manquée. La partie risque de durer encore.
Huitième, pas la meilleure pour la triplette Grandet. Le ton monte légèrement entre les trois joueurs. De son côté, le jeune Anthony Michel rate une boule mais se rattrape sur la deuxième. 6-5 pour Grandet.
A côté du terrain, on entend des hurlements de joie. La triplette Hatchadourian vient de remporter sa partie de 16e 13-4 face à Bonetto.
Ici ça continue, et la chaleur commence à peser sur les organismes. "Je suis dans les vapes", lâche Anthony Michel. Et pourtant, il s'accroche. Les portes des 8e ne sont pas loin.
Une partie de haut niveau très serrée
La suite de la partie est à l'image du début, serrée, disputeé, de la grande pétanque comme on l'aime à La Marseillaise. Peut-être un peu moins spectaculaire que lors du match de Quintais pour les 32e. Mais belle partie tout de même.
Grandet grappille des points petit à petit, 7-5, puis 8-5. Gayraud revient à 6-8. Puis Grandet reprend un point, 9-6. Et pendant ce temps, des bouteilles d'eau s'échangent, pour boire, pour s'asperger. Pour tenir jusqu'au bout de cette partie enflammée.
La triplette Gayraud discute souvent sur la stratégie à adopter avant de tirer ou de pointer. Cela fait aussi parti du spectacle.
Au début de la 13e mène, Grandet est à trois points de la gagne (10-6) et la triplette manque la victoire. Marc Tierno, éliminé en 16e aux côtés de Quintain et Suchaud, est aux premières loges, dans les gradins.
Le score monte à 11-7 pour Grandet, la fin est proche. Gayraud n'a pas dit son dernier mot. Anthony, José et Gilles parviennent à remonter à 11-9, puis 11-10.
Tout se joue dans la 18e et dernière mène. José Amaya est spectaculaire au point, Anthony également. Il tient enfin dans ses mains la boule de la partie. C'est gagné. Gayraud l'emporte 13 à 11.
Après 2h30 de jeu dans la fournaise, la joie éclate sur le visage de Gilles Gayraud, qualifié pour les 8e.