L'intervention du député Insoumis Sébastien Delogu ce lundi à l’Assemblée nationale a fait l’objet de moqueries de la part d'un élu LR, Aurélien Véron, raillant son ton et son élocution. "L’école de la seconde chance ouvre une antenne à l’Assemblée nationale ", écrit-il en guise de commentaire. "Mépris de classe" riposte la gauche.
La vidéo est un extrait de la retransmission en direct de La Chaine Parlementaire (LCP). On y voit Sébastien Delogu sur les bancs de l'Assemblée nationale, lundi 9 septembre, lors de l’audition de Bruno Le Maire et de Thomas Cazenave, devant la Commission des Finances. Le député LFI lit son intervention au micro, d'un ton monocorde, butant sur des mots. Publiée par l'élu LR de la mairie de Paris, Aurélien Véron sur le réseau X (ex-Twitter), cette vidéo est accompagnée du commentaire : "L'école de la seconde chance ouvre une antenne à l’Assemblée nationale ". Voilà qui fait bondir dans les rangs de la gauche, laquelle crie au "mépris de classe".
L’Ecole de la Seconde Chance ouvre une antenne à l’Assemblée nationale pic.twitter.com/jH4Brhq4kU
— Aurélien Véron (@aurelien_veron) September 9, 2024
Très rapidement et de façon unanime, des députés de gauche ont vivement réagi face aux moqueries adressées à l’ancien chauffeur de taxi marseillais. " Envie de vomir devant le mépris de classe et les moqueries que subit mon collègue Sébastien Delogu", s’indigne le socialiste Philippe Brun, la sénatrice socialiste Laurence Rossignol tient à souligner que "siéger à l’Assemblée n’est pas un privilège des élites et des premiers de la classe ", tandis que le député LFI Thomas Portes évoque "une campagne dégueulasse de mépris de classe".
"Le mépris de classe n'a pas sa place en politique"
Le maire de Marseille, Benoît Payan, au-delà du "mépris de classe", parle aussi d'une "brutalisation" qui n'a "pas sa place en politique" et rappelle que Sébastien Delogu est "un élu de la Nation".
Insupportable. La violence, le mépris de classe, les invectives, la brutalisation n’ont pas leur place en politique, quel que soit le camp dont ils viennent.@sebastiendelogu est un élu de la Nation et ceux qui préfèrent la moquerie au débat d’idées font honte à la République. https://t.co/TG8J9Il9Zx
— Benoît Payan (@BenoitPayan) September 10, 2024
Sur X, les vidéos parodiques et des montages amusent la galerie et des commentateurs de tous bords s'engouffrent dans la brèche, allant jusqu'à évoquer "une humiliation" du député LFI. Le principal intéressé s'est lui contenté de répondre sur le même réseau social : "plus vous m'attaquez, plus ça me donne envie de vous combattre politiquement".
Une polémique qui a éclipsé l'autre actualité de Sébastien Delogu. Exclu de l'Assemblée nationale pour avoir brandi le drapeau de la Palestine dans l'hémicycle en mai dernier, le parlementaire marseillais demande à le récupérer.
Rendez nous notre drapeau 🇵🇸@YaelBRAUNPIVET pic.twitter.com/kVEel0X5IQ
— Sébastien DELOGU (@sebastiendelogu) September 9, 2024
Dans une lettre adressée à la présidente du perchoir, le député regrette que son drapeau,"symbole d'un peuple colonisé " lui ait été "confisqué" et demande à Yaël Braun-Pivet de lui "remettre" l'étendard afin qu'il "demeure avec celles et ceux qui incarnent aujourd'hui l'espérance universelle de la liberté, de l'égalité et de la fraternité".
Le 28 mai dernier, Sébastien Delogu avait brandi le drapeau palestinien en pleine séance pour attirer l'attention sur la situation à Gaza, ce qui lui avait valu une exclusion de 15 jours des bancs de l'Assemblée.