"RN pas content" : on vous résume la polémique autour du tweet de députés LFI à l’Assemblée en 4 actes

Une photographie postée par le nouveau député de Vaucluse Raphaël Arnault avec trois autres élus LFI Sébastien Delogu de Marseille, Aly Diouara de Seine-et-Marne et Carlos Martens Bilongo du Val-d'Oise, à la rentrée parlementaire a suscité un déferlement de commentaires racistes et haineux sur les réseaux sociaux.

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Depuis plusieurs jours, l'Assemblée nationale est marquée par une ambiance survoltée entre les groupes qui se sont disputés les postes stratégiques du bureau. A l'image de la tension de l'hémicycle, le 18 juillet, lorsque le député marseillais Sébastien Delogu a refusé de serrer la main du benjamin de l'Assemblée, élu RN, Flavien Tourmet. "Je lui ai simplement demandé s'il était sérieux, s'il pensait que j'allais serrer la main à un raciste", a-t-il expliqué lendemain à La Provence.

Le vendredi 19 juillet, c'est une photographie postée par son collègue insoumis d'Avignon, Raphaël Arnault, qui a déchaîné un torrent de commentaires sur les réseaux sociaux. France 3 Provence-Alpes vous explique la polémique autour de cette photo en quatre actes.

Acte 1 : quatre élus LFI posent le jour de la rentrée parlementaire

Le 19 juillet, au lendemain de sa première rentrée à l'Assemblée nationale, le nouveau député de Vaucluse, Raphaël Arnault, a posté sur les réseaux sociaux une photographie de lui en costume, sur un banc au velours rouge, aux côtés de ses collègues LFI Sébastien Delogu de Marseille, Aly Diouara de Seine-et-Marne et Carlos Martens Bilongo du Val-d'Oise.

Un cliché auquel le jeune parlementaire de 29 ans, "fiché S" pour son engagement dans le mouvement antifasciste La Jeune Garde, a ajouté en légende "RN pas content".

"Ils ne veulent pas que l'on soit là, alors on y est ! ", a commenté à son tour le député Aly Diouara, qui a partagé le post sur son compte suivi par 14 400 abonnées.

Acte 2 : des milliers de commentaires injurieux sur les réseaux sociaux

La photo de Raphaël Arnaud a suscité 4 000 commentaires, des remarques insultantes sur leurs tenues vestimentaires et des messages méprisants et racistes. "J'ai la même du zoo", "Racailleland à l'Assemblée nationale" ; "Avec cette dégaine, on ne sait pas s'ils sont là pour voter des lois ou vendre du shit", "On attend le passage devant le juge?" ; etc.

"Les couloirs de la Cour d’assises de Bobigny", a réagi Grégoire Houdat, candidat du Rassemblement national arrivé 3e de la triangulaire en Seine-et-Marne, le 7 juillet. "On dirait le premier rang d’une Cour d’Assises", a repris le militant zémmouriste Damien Rieu, qui a reposté le cliché détourné par @dictavenir avec la légende : "Les députés LFI ouvrent un point de deal en face de l'Assemblée Nationale".

L'ancienne PDG de Fayard, Isabelle Saporta, passée chroniqueuse à RTL, y va aussi de son analyse : "C’est l’Assemblée nationale avec des élus de la République ? Ou la cour de récré avec des ados en mal de castagne ?". "Il manque les chiens et le 8.6", renchérit l'éditorialiste Grégory Roose, chroniqueur de Valeurs Actuelles.

Le post de Raphaël Arnault a été vu par 9,4 millions d'internautes sur X (anciennement Twitter) et liké 28 000 fois.

Acte 3 : Carlos Martens Bilongo fait un signalement au parquet

Le samedi 20 juillet, Carlos Martens Bilongo annonce sur X qu’il signale ces propos à la procureure de la République de Paris en vertu de l’article 40 du Code de procédure pénale. "Une simple photo à l’Assemblée nationale. Des centaines, des milliers de réactions racistes et haineuses. Ne rien laisser passer. Le racisme est un délit, pas une opinion. J’adresse un signalement à la procureure de la République de Paris au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale (CPP)", s'indigne l'élu LFI de la 8e circonscription du Val d'Oise.

L'ouverture d'une enquête pourrait donner lieu à des poursuites judiciaires. 

Acte 4 : Aly Diouara réaffirme sa détermination

Le dimanche 21 juillet, Aly Diouara réagit également sur X face à la déferlante de ces commentaires sur les réseaux sociaux, pour affirmer que cela n'entamait en rien sa détermination à siéger à l'Assemblée. 

"Oui, un simple cliché photographique a suscité des dizaines de milliers de réactions haineuses, racistes, xénophobes. Et vous savez quoi ? Le lendemain, nous y étions de nouveau à l’Assemblée nationale et nous y siégerons fièrement dans les semaines et mois à venir", écrit-il dans son tweet.

De son côté, Raphaël Arnault, contacté par France 3 Provence-Alpes n'écarte pas la possibilité de lancé une action en justice "mais c’est bien possible, je sais que Carlos Martens Bilongo a déjà saisi le procureur sur la question".

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