Législatives 2022 : quelle stratégie pour les Républicains dans les Bouches-du-Rhône

A sept semaines du premier tour des législatives, Les Républicains se mettent en ordre de bataille, partagés entre les partisans d'un rapprochement avec la macronie et les anti-macronistes. Un comité stratégique a eu lieu ce mardi. Dans les Bouches-du-Rhône, LR annonce des candidats dans les 16 circonscriptions.

Dans les Bouches-du-Rhône, au premier tour de la présidentielle, la candidate des Républicains a réalisé 3,59 %, 16 points de moins que François Fillon en 2017. 171.238 voix perdues en cinq ans. 

Un effondrement qui laisse redouter le pire alors que LR se lance dans la bataille des législatives des 12 et 19 juin prochains. Le parti qui avait déjà perdu 10 sièges en 2017 n'a plus que 5 députés dans ce département.

A Marseille, il ne lui reste plus que deux bastions, l'ancien fief de Jean-Claude Gaudin (1ère circonscription) et celui de Guy Teissier 56e) qui passe la main. 

Fissure ou fracture ?

Au sein du parti, deux stratégies s'affrontent. Les uns souhaitent un rapprochement avec la majorité présidentielle, les autres au contraire refusent tout accord. Ce qui n'est encore qu'une fissure pourrait se transformer en fracture et le parti craint la multiplication des défections en faveur de la macronie.

La ligne dure - aucun accord- est défendue sans surprise par le patron par intérim de la Fédération des Républicains dans les Bouches-du-Rhône, Stéphane Le Rudulier. Le sénateur n'avait pas appelé à voter pour Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle. 

L'ancien maire de Rognac, soutien d'Eric Ciotti lors de la primaire à droite, souhaite une "majorité Les Républicains non soluble dans le macronisme".

Stéphane Le Rudulier annonce que LR présentera des candidats dans les 16 circonscriptions des Bouches-du-Rhône.

Un cap sur lequel s'aligne Nicolas Isnard, le maire de Salon-de-Provence. Pour lui, les maires républicains, nombreux et fortement enracinés constituent la base solide sur laquelle le parti doit s'appuyer pour "repartir à la conquête de responsabilités nationales". 

Les maires LR en soutien 

"Les élus LR restent majoritaires, les maires LR sont toujours aussi nombreux qu'avant et vous allez voir qu'un certain nombre de maires LR vont s'engager dans les législatives", assure-t-il

"Sur la base de cet enracinement, LR va montrer qu'il est toujours en vie et que grâce à ces élus locaux qui font leur travail au quotidien et montrent leur efficacité, LR pourra renaître de ses cendres et être le nouveau parti que les Français attendent."

 Aujourd'hui on ne peut pas résumer la vie politique au parti présidentiel et aux extrêmes.

Nicolas Isnard, maire LR de Salon

"Il faut une force au milieu, et ça doit être la droite et le centre, ce grand parti de gouvernement qui a eu de grandes responsabilités dans ce pays et qui les a toujours localement mais qui doit les retrouver nationalement et les élections législatives peuvent permettre ce rebond des Républicains, de la droite et du centre."

Pour tenter de conserver ses élus et d'en gagner de nouveaux dans les Bouches-du-Rhône, LR mise sur des élus locaux, conseillers municipaux et métropolitains pour la plupart. 

La commission d'investiture a dévoilé en février les candidats LR investis pour les législatives. Déjà, l'une des candidates a renoncé. Marie-Pierre Callet, vice-présidente du Département désignée pour affronter la députée sortante LREM Monica Michel-Brassard dans la 16e circonscription (Arles-Tarascon) a annoncé son retrait après le résultat catastrophique de Valérie Pécresse au 1er tour. 

"Il est indéniable que nous partons avec le handicap du résultat de la présidentielle mais je pense que nous pouvons compenser ce handicap par l'enracinement et la force de nos candidats, très engagés sur le terrain", affirme Nicolas Isnard, convaincu que LR peut encore "créer la surprise". 

Les enjeux dans les Bouches-du-Rhône

  • 1ère circonscription : succession ouverte

LR a investi Sarah Boualem, figure de la communauté harkie, conseillère et vice-présidente de la métropole, adjointe à la mairie de Marseille.

Dans cette circonscription marseillaise historiquement à droite, la succession de Julien Ravier est ouverte. Elue en 2012, la filloniste Valérie Boyer a laissé son fauteuil à son suppléant quand elle est devenue sénatrice. Mais Julien Ravier a été déclaré inéligible pour un an par le Conseil d'Etat, le 11 janvier dernier, à cause d'une affaire de procurations douteuses lors des élections municipales de 2020.

  • 2e circonscription : Claire Pitollat, députée sortante

LR a investi Sabine Bernasconi, ex-maire des 1/7, conseillère métropolitaine et conseillère d’arrondissement.

Terre de droite, ancien fief de Jean-Claude Gaudin, la circonscription a été ravie au LR Dominique Tian (élue en 2007) par Claire Pitollat (LREM) en 2017.

  • 3e circonscription :  Alexandra Louis, députée sortante

LR a investi Patrick Pappalardo, conseiller métropolitain et conseiller d’arrondissement 9/10.

L'ex-circonscription de la PS Sylvie Andrieux, dont le siège était vacant, a été gagnée en 2017 par Alexandra Louis (AE).

  • 4e circonscription : Jean-Luc Mélenchon, député sortant

LR a investi Solange Biaggi, conseillère métropolitaine et municipale.

La circonscription du socialiste Patrick Mennucci, élu en 2012, a été remportée par le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon en 2017.

  • 5e circonscription : Cathy Racon-Bouzon, députée sortante

LR a investi Maryline Antoine, issue de la société civile.

La circonscription de la socialiste Marie-Arlette Carlotti, qui ne se représentait pas, a été gagnée en 2017 par Cathy Racon-Bouzon (LREM).

  • 6e circonscription : succession ouverte

LR a investi Didier Réault, président du parc national des Calanques, vice-président de la Métropole Aix-Marseille-Provence et du département.

La circonscription est détenue depuis 1993 par le filloniste Guy Teissier, 77 ans, qui ne se représente pas. 

  • 7e circonscription : Saïd Ahamada, député sortant

Pas encore de candidature, réservée à l'UDI. 

La circonscription du socialiste Henri Jibrayel a été remportée en 2017 par Saïd Ahamada (LREM).

  • 8e circonscription : Jean-Marc Zulesi, député sortant

LR a investi David Ytier, vice-président métropolitain en charge du Logement, de l’Habitat et de la Lutte contre l’habitat indigne, adjoint au maire de Salon-de-Provence.

La circonscription du PRG Jean-Pierre Maggi, qui ne se représentait pas, a été gagné en 2017 par Jean-Marc Zulesi (LREM).

  • 9e circonscription : Bernard Deflesselles, député sortant

Figure de la droite locale, Bernard Deflesselles (LR) est député de cette circonscription depuis 1999. Il a été investi par la commission LR.

  • 10e circonscription : succession ouverte

LR a investi Serge Perottino, maire de Cadolive, président du Pays du conseil de Territoire du Pays d'Aubagne et de l'Etoile.

Dans cette circonscription, l'UDE François-Michel Lambert a été élu en 2012 sous l'étiquette EElV puis réélu en 2017 sous la bannière LREM. Le député ne se représente pas dans les Bouches-du-Rhône.

  • 11e circonscription : Mohamed Laqhila, député sortant

Pas encore de candidature, réservée à l'UDI. 

La circonscription tenue par le LR Christian Kert depuis 1988 a été remportée en 2017 par Mohamed Laqhila du Modem.

  • 12e circonscription : Eric Diard, député sortant

L'ancien maire LR de Sausset-les-Pins a été élu député de cette circonscription en 2002. Battu en 2012 par le socialiste Vincent Burroni, il a récupéré son siège en 2017, le député sortant ne se représentait pas. Eric Diard a été investi par la commission LR.

  • 13e circonscription : Pierre Dharréville, député sortant

LR a investi Jean-Luc Di Maria, conseiller municipal d'opposition à Martigues. La circonscription, terre de gauche depuis 1988, est détenue par le communiste Pierre Dharréville depuis 2017, élu à la succession de Gaby Charroux, qui ne se représentait pas. 

  • 14e circonscription : Anne-Laurence Petel, députée sortante

LR a investi Michel Boulan, maire de Châteauneuf-le-Rouge, vice-président du conseil de territoire, conseiller métropolitain délégué aux sports. La 14e circonscription a a été ravie au socialiste Jean-David Ciot par Anne-Laurence Petel (LREM) en 2017.

  • 15e circonscription : Bernard Reynes, député sortant

Bastion de la droite, la circonscription est aux mains de Bernard Reynes depuis 2007. Le député sortant a été investi par la commission LR pour un quatrième mandat.

  • 16e circonscription : Monica Michel-Brassard, députée sortante

Après le retrait de Marie-Pierre Callet, un autre candidat doit être désigné par la prochaine commission d’investiture. La circonscription du socialiste Mchel Vauzelle, qui ne se représentait pas, est elle aussi tombée dans l'escarcelle LREM avec l'élection de Monica Michel-Brassard en 2017. 

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