Le syndicat Sud Santé a appelé à la grève ce lundi pour dénoncer l'attitude d’une cadre du service des urgences adultes de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) envers ses agents. La direction promet d'ouvrir une enquête interne.
Seize infirmières du service des urgences adultes du C.H.U Nord de Marseille ont signalé des cas d'intimidation, d'humiliations publiques, et de réprimandes disproportionnées depuis l'arrivée d'un cadre supérieur dans le pôle de santé. Elles se sont mis en arrêt maladie pour "burn out", selon Karim Djébali, secrétaire général Sud Santé AP-HM. Un harcèlement moral "inacceptable" pour le syndicat, qui demande le retrait du service du cadre mis en cause. Un préavis de grève reconductible au sein du service a été déposé pour ce lundi 15 avril minuit.
"Evidemment le cadre a le droit de rappeler à l'ordre un agent mais ça doit se faire dans un cadre défini, proportionné à la faute, mais là on fait état d'humiliations publiques récurrentes, les agents vivent dans la terreur de voir leur encadrement débarquer, ça doit cesser", a confié à France 3 Provence-Alpes, Anissa Zerdoum, infirmière aux urgences et représentante syndicale.
La peur de représailles
Certaines de ces soignantes, contractuelles, redoutent les représailles si elles témoignent sur ces pratiques installées dans ce service depuis des années, selon Anissa Zerdooum. "La peur incite certains à l'omerta, à ce ne pas se plaindre, à accepter ces conditions de travail délétères, elle a poussé à bout certaines personnes, beaucoup ont quitté l'institution", estime-t-elle.
Le syndicat demande à la direction de mener une enquête approfondie sur ces faits présumés et de prendre des mesures disciplinaires. Selon lui, cette affaire risque de fragiliser encore un peu les urgences de l'hôpital Nord, déjà confronté à de grandes difficultés de recrutements du personnel soignants. "Il y a des tensions énormes aux urgences, parce qu'on manque de personnel", explique Karim Djébali.
Des discussions ont lieu ce lundi après-midi avec la direction, mais le préavis a été maintenu, indique Sud Santé.