Ils ont suivi leur première année de médecine, avec de très bonnes notes mais ne passeront pas en deuxième année. Ils n'ont pas le droit non plus de redoubler. Alors que le Conseil d'Etat vient d'augmenter le numerus clausus de 20% dans plusieurs villes, ces étudiants restent sur le carreau.
Les étudiants en médecine qui viennent de suivre leur première année ne pourront pas redoubler. Ils manifestent ce samedi devant la préfecture de région, à Marseille.
La réforme de leurs études bouleverse les habitudes. Les parents d'élèves et les syndicats se sont battus cette année contre ces changements. Les étudiants, eux, étaient plongés dans une période réputée particulièrement difficile : la première année de médecine.
Marc, un étudiant qui a obtenu 15,4 de moyenne cette année, témoigne :"On m'oblige à partir au Portugal, en Roumanie, en Belgique. On est motivés pour être médecin en France, on nous pousse à partir."
Dans certains pays étrangers, l'accès aux cours est plus facile car il se fait sur examen et non sur concours. En France, un subtil calcul fait la différence entre les élèves LAS (Licence Accès Santé) et PASS (Parcours accès santé spécifique).
Le combat cette année concernait notamment le nombre de places pour entrer en deuxième année. Le 8 juillet 2021, le Conseil d'Etat, plus haute juridiction de France, donne raison aux étudiants.
(...) Le Conseil d’État précise qu’il revient aux quinze universités concernées d’augmenter dès à présent le nombre de places de 2ème année au bénéfice des étudiants en LAS et en PASS, pour accueillir, en septembre 2021, au moins 20 % d’étudiants de plus qu’à la rentrée universitaire 2020.
La fac de médecine de Marseille est concernée :
- Pour les étudiants en première année de médecine, 673 places étaient prévues +20% = 807. Mais beaucoup de places sont déjà attribuées. Il en reste 65 à 70.
- Pour les étudiants en kiné, 813 places + 20% = 975. Mais 880 places sont déjà attribuées. Il en reste une centaine.
Maroyane Mohad est délégué Unef Aix-Marseille. Pour lui, la décision du Conseil d'Etat est une demi-victoire "Nous avons suivi une démarche institutionnelle et judiciaire (...) on espérait plus de places."
Il est difficile de connaître le nombre d'étudiants concernés par le non-redoublement "Nous le saurons en septembre, il faudra aussi compter les abandons," précise Maroyane Mohad.
Il faudra également savoir comment le doyen répartira les 20% de places supplémentaires. Les vacances ne sont pas encore là pour ces jeunes qui rêvent de pratiquer la médecine.
Les 15 universités concernées
La décision du Conseil d'État implique que quinze universités créent de nouvelles places de 2ème année pour les élèves issus des parcours PASS et LAS.
(...) Le Conseil d’État juge que les universités d’Aix-Marseille, des Antilles, de Bordeaux, de Bourgogne, de Caen Normandie, de Clermont-Auvergne, de Lille-II, de Lorraine, de Montpellier, de Poitiers, de Rouen Normandie, de Saint-Etienne, de Strasbourg, de Toulouse-III et de Tours doivent prendre de nouvelles délibérations permettant d’atteindre, pour 2021-2022, un nombre de places de 2ème année supérieur d’au moins 20 % à celui de 2020-2021.