Une vingtaine de chiens a été saisie dans une maison à Marseille. Les animaux, d'une extrême maigreur, vivaient dans leurs excréments et une puanteur insoutenable. Le refuge de Cabriès en a récupéré douze.
"Le commissariat de police nous a appelés et nous a demandé d'intervenir rapidement pour des animaux dans un état dramatique", raconte la présidente du refuge de Cabriès, Martine Sommerhalter.
Un autre refuge, la Spame, géré par Véronique Scarica, récupère cinq chiens.
Vito Palermo est capteur et transporteur animalier. Le 16 septembre dernier, il est mandaté par le refuge de Cabriès pour récupérer 10 chiens dans une maison du quartier Pont-de-Vivaux à Marseille. Douze cadavres sont dans des sacs plastique ou des pots de fleurs. Ce type d'opération se fait toujours en présence de la police.
"Les chiens étaient maigres comme tout, ils vivaient tous en meute. En 25 ans de métier, j'en ai vu des vertes et des pas mûres. Mais là... revoir ça en 2022... c'est lamentable. Ils vivaient dans un état pitoyable et cette odeur..."
Un par un, les chiens sont attrapés par la fille de la propriétaire, âgée de 14 ans, et placés dans des cages. Ils arrivent au refuge de Cabriès, la peau sur les os.
Le plus préoccupant pour les accueillants est le soupçon de parvovirose, un virus mortel pour les chiens extrêmement contagieux. Le refuge doit s'adapter et payer les frais de santé. Suivant les conseils d'un vétérinaire sanitaire, des pansements gastriques et des probiotiques sont administrés à tous les chiens.
"Nous avons eu peur de voir les symptômes apparaître. A un moment, nous sommes allés les voir toutes les heures, à tour de rôle," raconte la présidente du refuge.
Les convalescents ont repris du poids et des forces. Quatre d'entre eux ont déjà été adoptés, dont Pedro, dans les bras de sa nouvelle maîtresse.
"On a l'habitude de recevoir plusieurs animaux à la fois", décrit Martine Sommerhalter, "on garde toujours des cages libres pour les urgences."
Dans cette affaire, les professionnels parlent de "syndrome de Noé". Les propriétaires d'animaux en adoptent de plus en plus en pensant bien faire. Des petits naissent, cette tribu coûte très cher et les propriétaires sont débordés.
Dans d'autres cas, l'animal est victime de violence, parfois comme le reste de la famille.
"Certaines personnes s'en prennent aux animaux, pouvant aller jusqu'à la torture". La maltraitance est proportionnelle aux problèmes de société, alcool ou drogue..." selon la présidente du refuge de Cabriès, "il faudrait que l'humain prenne conscience qu'il est lui-même un animal."
Le refuge de Cabriès accueille actuellement une centaine d'animaux.