La ville de Marseille a reçu le label "Ville engagée contre le Sida", dans un contexte de baisse des dépistages VIH ces deux dernières années laissant craindre une possible reprise de l’épidémie. Ce titre est décerné par l'association Elus Locaux Contre le Sida (ELCS) depuis 2011.

Depuis 2018, c'est la troisième fois que la ville de Marseille reçoit le label "Ville engagée contre le Sida" décerné par Elus Locaux Contre le Sida (ELCS).

Le président  de l'association et adjoint à la Mairie de Paris, Jean-Luc Romero-Michel est venu remettre cette distinction qui vise à "rendre visible l'engagement de la Ville et d’inciter d’autres acteurs institutionnels du territoire de s’impliquer davantage dans le combat contre la maladie." 

Un label incitatif

"Ce qui est intéressant c'est surtout de considérer que dans la réponse face au Sida, la ville est le bon échelon", souligne Céline Offerlé, présidente Aides Paca, s'appuyant sur l'exemple de San Francisco ou Londres, où sous l'impulsion politique locale "on a vu des baisses drastiques des nouvelles infections".

Aux côtés de la stratégie nationale de santé sexuelle, et leur déclinaison en région par les ARS, les grandes villes ont un rôle majeur à jouer, selon Céline Offerlé, dans la lutte contre le VIH, notamment pour atteindre les publics cibles. D'autant que c'est dans ces métropoles que l'épidémie est concentrée.

Le label de l'association Elus Locaux Contre le Sida a été créé le 1er décembre 2011 pour inciter les villes à s'engager dans la prévention et la lutte contre l'épidémie du VIH. Depuis, de nombreuses villes comme Nice, Lyon et Paris ont été récompensées pour leurs efforts. Tout comme Marseille, qui est reconnue une première fois comme "Ville engagée contre le Sida" en 2018 puis en 2021.

Céline Offerlé rappelle que "Marseille a toujours été précurseur dans la lutte contre le VIH, elle a été la première en matière de politique de réduction des risques, et la première à travailler sur la mise à disposition d'échangeurs de seringues, et le développement des CARRUD, ces centres d'aide et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogue". 

Un regret cependant pour la présidente régionale d'Aides, c'est que dans une ville engagée comme Marseille '"une salle de consommation à moindre risque n'ait pas pu voir le jour, alors qu'elles ont été créées à Strasbourg et Paris".

Des salles de shoot dont Michèle Rubirola, a reparlé récemment et aimerait qu'elles voient le jour en 2023.

Agir en direction des nouveaux publics cibles, la priorité

Céline Offerlé note qu'"aujourd'hui la nouvelle municipalité souhaite élargir cet engagement". En mars de cette année, l'association "Vers Marseille sans sida et sans hépatites" a ainsi vu le jour, sous l'impulsion de la Ville de Marseille. Elle fait partie des 24 structures associatives de lutte contre le VIH soutenues par la Ville. 

Céline Offerlé souligne qu'à Marseille la problématique du VIH est aujourd'hui très liée aux personnes migrantes. "Avant on avait une politique communale très axée sur les usagers de drogue, mais il y a vraiment une urgence à considérer les nouveaux enjeux et les nouveaux publics, et au-delà de la réduction des risques, d'élargir l'accès à la PrEp et l'accès au dépistage de ces populations". 

A Marseille, également Aides poursuit son action en direction de ces publics cibles du VIH avec son dispositif Spot, l'un des quatre créés en France pour expérimenter un centre de santé sexuelle communautaire gratuit. "On vient d'ouvrir une consultation gynécologique pour les femmes migrantes et femmes trans".

Dépister toujours et encore

Comme cinq autres villes françaises, Marseille a également rejoint le réseau international des “Villes sans sida”, en signant la Déclaration de Paris. Le réseau compte actuellement plus de 350 villes adhérentes dans le monde.

En France, 200.000 personnes vivent avec le VIH. Paca reste la deuxième région métropolitaine la plus touchée par l'épidémie, derrière l'Ile de France.

Selon Santé Publique France, en 2020, la crise du Covid a eu un effet négatif sur les dépistages. En Paca, ils ont chuté de 18%. 

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