Marseille : 2 ans de prison avec sursis requis contre l'élu Karim Zéribi

Le médiatique Karim Zéribi est jugé depuis lundi. Il comparaît devant le tribunal correctionnel de Marseille pour abus de confiance et abus de biens sociaux, soupçonné d'avoir détourné près de 300000 euros à des fins personnelles politiques.

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Le procureur Etienne Perrin a réclamé deux ans de prison avec sursis, une amende de 50.000 euros et une inéligibilité de quatre ans à l'adresse du principal prévenu.

"Il n'y a pas eu d'enrichissement personnel" mais "l'enrichissement peut être parce que vous avez obtenu des moyens que vous n'auriez pas dû obtenir" notamment via deux associations qu'il a créées, a lancé le représentant du ministère public. 

A peine son mandat (2014-2020) de conseiller municipal EELV achevé, Karim Zéribi comparaît pour trois jours devant la sixième chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Marseille.

Elu et personnalité médiatique


"Porte-parole" des banlieues, ex-conseiller du ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement, figure médiatique, Karim Zéribi, 53 ans, est soupçonné d'avoir détourné à des fins politiques personnelles des sommes provenant de subventions versées à des associations.
            
Directeur de l'engagement sociétal et de la transition écologique de la SNCF, éditorialiste dans l'émission "Balance ton post!" après avoir été une des "Grandes
gueules" de RMC, cet ancien député européen (2012 à 2014) se dit victime d'un complot politique.

Son défenseur Me Michel Pezet a décidé de plaider la relaxe de son client, poursuivi pour abus de confiance et abus de biens sociaux.
 

Une longue enquête

Tout est parti d'une lettre anonyme adressée en juin 2012 au parquet de Marseille. Elle dénonçait notamment l'emploi fictif de colleurs d'affiches au sein d'Agir pour la Citoyenneté (APC), une association fondée en 2001 par Karim Zéribi, dont il avait abandonné la présidence en 2006 pour se consacrer à ses combats politiques.

Au terme d'une longue enquête, la juge d'instruction a conclu à "une confusion des genres entre le milieu associatif et l'intérêt politique de ses campagnes, le premier finançant le second".

Selon l'accusation, les subventions versées en 2008 à APC (plus de 85.000 euros en tout) n'ont pas entièrement servi l'objet social de l'association : l'organisation du parlement des banlieues, l'incitation des jeunes des quartiers populaires à s'inscrire sur les listes électorales ou encore l'opération "Un patron pour un quartier" destinée à favoriser la création d'emplois dans les banlieues.

En revanche, les fonds associatifs auraient financé un sondage sur la notoriété
de Karim Zéribi,  des outils de communication à son service, le loyer de son association politique "Nouvelle France", tout cela, note la juge d'instruction, dans le but d'"améliorer et d'optimiser l'efficacité de sa campagne électorale sans en impacter le budget".

Karim Zéribi se défend d'avoir été un dirigeant de fait d'APC et du cabinet de recrutement Agir pour la Compétence, APC-R, créé en 2005.

Il n'y a rien de concrêt. Il y a des témoignages à charge mais autant à décharge

Me Michel Pezet, avocat de Karim Zéribi



A ses yeux, les accusations le visant sont l'expression de rancoeurs provenant "de gens médisants et aigris car ils n'ont pas eu le poste promis en cas de victoire aux élections".

"Il n'y a rien de concrêt", estime Me Pezet, défenseur de Karim Zéribi. "Il y a des témoignages à charge mais autant à décharge qui doivent être pris en compte".

Cinq autres personnes comparaissent aux côtés de Karim Zéribi.

Parmi lesquelles Driss Aït Youssef, docteur en droit public, directeur d’un institut de formation, poursuivi pour complicité d’abus de confiance.
Le procès doit durer jusqu'à mercredi.
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