Ce matin devait se tenir une audience, elle est renvoyée au 3 septembre. Les salariés demandent l'interdiction pure et simple du projet de reprise craignant un plan social déguisé.
La justice a renvoyé au 3 septembre l'examen d'un projet de cession de six McDonald's marseillais, contesté par les salariés en lutte pour leur emploi et mobilisés autour de l'un des restaurants, au coeur des quartiers nord. Le juge des référés du tribunal de grande instance était saisi par le comité d'entreprise et le CHSCT des restaurants, qui demandent à faire interdire la mise en oeuvre du projet. Cette cession, suspendue, prévoit la reprise de cinq restaurants gérés par un franchisé, Jean-Pierre Brochiero, par un autre franchisé marseillais, et la transformation du sixième, dans le quartier de Saint-Barthélemy, en un restaurant asiatique halal. Les 77 salariés du restaurant, présenté comme déficitaire, redoutent un plan social déguisé, ce projet de restaurant asiatique ne leur apparaissant pas viable. Le McDo représente l'un des derniers "poumons" économiques de ce quartier déshérite, soulignent-ils. Lundi, les salariés ont "marqué un point" en obtenant ce renvoi, qu'ils demandaient pour avoir le temps de préparer leur réponse aux arguments de la partie adverse, a déclaré leur avocat, Me Ralph Blindauer. Il a appelé à des négociations avec l'enseigne de restauration rapide : "Mettons-nous autour d'une table et ne rentrons pas dans un combat mortifère", a-t-il clamé au micro devant une cinquantaine de salariés réunis devant le palais de justice. En signe de soutien, les salariés des cinq restaurants appelés à rester sous la bannière McDonald's ont cessé le travail dimanche soir, ont indiqué des représentants syndicaux. Le personnel de ces restaurants redoute également "le dumping social" auquel pourrait se livrer le repreneur. Une prochaine audience doit se tenir le 27 août, cette fois à la demande du franchisé, qui réclame l'annulation de la suspension de la procédure de cession.
Reportage de Robert Papin et Xavier Schuffenecker