Le bateau Alan Kurdi de l'ONG allemande Sea-Eye, qui a sauvé 133 migrants en mer samedi 19 septembre, après avoir fait route un temps vers le port de Marseille, a finalement accosté dans le port italien d'Arbatax en Sardaigne où il a été autorisé à débarquer les migrants.
Le navire humanitaire Alan Kurdi, avec 125 migrants rescapés à bord, après avoir un temps fait route vers Marseille, a finalement eu l'autorisation d'accoster dans le port italien d'Arbatax en Sardaigne .
En milieu de journée, le ministère italien de l'Intérieur a publié un communiqué indiquant avoir autorisé le navire à s'abriter dans le port d'Arbatax et à débarquer les personnes à bord. Un communiqué qui conclut en ces termes :"Les autorités italiennes nous ont contactés ... pour discuter au bout de cinq jours de la suite de la coordination et pour proposer au bateau une protection contre les intempéries à Arbatax"
Sea-Eye n'a pas, pour l'instant, confirmé que les personnes rescapées, parmi lesquelles se trouvent des enfants, avaient été autorisées à débarquer."La procédure de relocalisation européenne a été lancée en même temps que l'autorisation à ces requêtes. 80% des migrants secourus seront transférés dans d'autres pays européens
Le bateau de Sea-Eye avait pris, hier mercredi, la décision de mettre le cap sur le port de Marseille. Gorden Isler, le responsable de l'ONG avait indiqué que cette" mesure avait été décidée face à l'inaction des autorités italiennes et allemandes"
Sea-Eye avait également expliqué que jusqu'à mardi soir, 22 septembre, "aucun poste de commandement des opérations de sauvetage européen n'avait pris en charge la coordination pour les gens sauvés qui se trouvaient sur le Alan Kurdi", les Italiens renvoyant notamment sur l'Allemagne, pays d'origine de l'ONG.
Mardi matin, les gardes-côtes italiens avaient évacué deux femmes, un homme et cinq enfants, dont un bébé de 5 mois, avait indiqué Sea-Eye, qui avait ajouté sur Twitter que 125 personnes se trouvaient encore à bord.
? 4 days after the rescue mission still no country is willing to take responsibility for the 125 people on board of the #ALANKURDI. The captain is now heading towards our Port of Call in Marseille. Read now the detailed press release. https://t.co/G6HKJ2OPf6
— sea-eye (@seaeyeorg) September 23, 2020
La France avait demandé mercredi à l'Italie de laisser accoster l'Alan Kurdi. Le porte-parole du gouvernement français Gabriel Attal avait indiqué que le bateau de Sea-Eye devait "être accueilli dans le port sûr, le plus proche", la France déclinant ainsi implicitement toute possibilité de laisser accoster le navire à Marseille.
De son côté le premier adjoint à la mairie de Marseille Benoît Payan avait réagi favorablement à la venue du bateau dans le port de la cité phocéenne :
Le principe du débarquement de rescapés dans le "port sûr" le plus proche, inscrit dans le droit maritime international, revient en général à confier, lors d'opérations de sauvetage en Méditerranée centrale, ce premier accueil à l'Italie ou à Malte.Si le Alan Kurdi le souhaite, le port de @Marseille lui sera ouvert.
— Benoît Payan (@BenoitPayan) September 23, 2020
Nous ne laisserons pas des naufragés mourir en Méditerranée. C’est notre histoire, c’est notre tradition et ce sont nos valeurs.
Cc @MicheleRubirola https://t.co/UtiluvbO10
L'année 2020 est marquée par une recrudescence d'embarcations en Méditerranée centrale, route migratoire la plus meurtrière du monde pour les candidats à l'exil vers l'Europe, venus pour l'essentiel de Libye et de la Tunisie voisine.