Combien de chats errants vivent à Marseille ? Un comptage précis est impossible mais ils sont sans doute plusieurs milliers, reconnaît la municipalité. Les refuges sont saturés. Pour stabiliser ces populations, il faut les stériliser. Ce n'est pas simple.
Chaque jour à Marseille, de bonnes âmes viennent donner la pâtée à des minous sans maison. Des chats errants, il y a en aurait des milliers à travers la ville. "Certaines personnes nous disent de ne pas leur donner à manger, qu'ils feront plus de bébés, mais on ne peut pas les laisser dépérir alors on leur donne à manger quand même", dit une dame de ce quartier du 15e arrondissement.
Pièges à chats
Marianne est infirmière de profession. A la tombée du jour, elle capture les chats, bénévolement, en vue de leur stérilisation pour lutter contre leur prolifération. "Ce sont des cages soit qu'on a construites nous-mêmes, soit qu'on a achetées", explique la jeune femme, une des 180 "mères nourricières" recensées par la mairie. "C'est du matériel spécial, ça a un certain coût et il faut être patient".
"Quand on arrive, il y a parfois des groupes de 30, 40 ou 50 chats dans des états lamentables, des chatons mourants, ça nous fait de la peine, donc on le fait, mais on a de plus en plus de groupes à charge, ajoute-elle.Depuis janvier, je note tous les chats que j'ai attrapés, j'en suis à 100.
La ville de Marseille confient les chats capturés à la fondation Clara, un centre de soins basé à Trets, le seul qui a répondu à l'appel d'offre de la ville. Un marché de 90 000 euros. Reconductible.
Objectifs : 900 chats
La castration d'un mâle coûte 90 euros, 100 euros pour la stérilisation d'une femelle. L'objectif est de stériliser 900 chats.
, note Guillaume Jouve, conseiller municipale en charge de l'animal. "On est partis sur un peu moins de 1000 chats à stériliser et je pense qu'on y arrivera, si on se rend compte qu'il faut faire plus et faire mieux, on étudiera ça".A l'heure où je vous parle on en est à 570 chats traités par la fondation Clara
A Trets, à 40 kilomètres de Marseille, les chats passent sur la table d'opération. Chaque animal est tout d'abord pucé, pour permettre son identification. En France, la stérilisation des chats n'est pas obligatoire mais fortement recommandée.
"Il faut vraiment stériliser les chats dès la puberté, sinon c'est exponentiel, il ne faut pas se laisser déborder, c'est vraiment super important que les municipalités gèrent ça", avertit Elisabeth Braquet, vétérinaire. "Il faut aussi que les gens ne nourrissent pas trop les chats des rues, dit-elle, car les populations s'adaptent aux ressources du lieu.
Une fois opérés, ces chats sauvages ne sont à priori pas destinés à l'adoption. Ils retrouveront leur milieu et leur groupe. Les mères nourricières espèrent la mise en place d'un partenariat avec les vétérinaires des quartiers de Marseille. Pour plus de proximité.Quand il y a abondance de nourriture, les populations de chats ont tendance à être en expansion.
Mélanie Frey et Roger Gasc ont mené l'enquête :