Chaque Marseille-Cassis est unique. L'ambiance, la météo, les coureurs... Tout est très différent d'une édition à l'autre. Voici dix moments qui ont attiré notre attention cette année.
Personnes âgées, engagées ou déguisées. Chaque année, Marseille-Cassis 2023 offre son lot de surprises. La 44e édition marquée par la victoire de Samuel Kibet ne déroge pas à la règle. Alors que de nombreuses personnalités ont pris le départ et que certains coureurs ont tout donné, parfois dans la douleur, voici dix moments à retenir de la course.
Un papi très habitué
Sur la ligne de départ, Claude B., 77 ans, s'apprête à entamer son 28e Marseille-Cassis.
"On verra à la fin si la préparation était bonne", rit-il. Pari gagné, car Claude a franchi la ligne d'arrivée dans les temps. Claude court pour "prendre la joie de tous les gens qui courent"... et pour ses enfants et petits-enfants, qui lui ont offert son tee-shirt il y a quelques années. "Une pensée à ceux qui ne peuvent plus courir et qui ne sont plus là", tient-il à ajouter.
Katia l'abeille, pour sa fille trisomique
Chaque année, il y a celles et ceux qui se déguisent pour s'amuser. Et celles et ceux qui portent un costume pour une cause. C'est le cas de Katia l'abeille qui court pour sa fille trisomique."J'ai fondé une association, Tcap21 et nous avons installé un espace formation et emploi dans la gare de Niolon. C'est un espace pour l'inclusion sociale des personnes en situation de handicap, venez nous voir !", s'exclame-t-elle.
Et de conclure, grand sourire aux lèvres : "Katia l'abeille va butiner et essaimer le projet de Niolon partout en France."
Les pauses pipis improvisées
Les kilomètres défilent, les coureurs et les bouteilles d'eau distribuées aussi. Alors l'envie peut être pressante. Et dans ce cas, c'est la débrouille.
Le long de la course de Marseille-Cassis, des coureurs s'arrêtent pour uriner. Bien plus simple pour les hommes que pour les femmes.
Les bouteilles d'eau par terre
À chaque point de ravitaillement, les coureuses et coureurs attrapent une bouteille d'eau à la volée. Quelques grandes gorgées plus tard, ils tentent de jeter le reste de l'eau et du plastique dans l'une des 200 poubelles mises à disposition. Et elles sont très grandes. Mais cela n'empêche pas les sportifs de rater leur cible. Résultat : des bouteilles au sol et de l'inquiétude quant au somptueux paysage protégé du Parc national des calanques.
Mais pas de panique ! Plusieurs associations ont uni leurs forces pour ramasser tous ces déchets. Et elles le promettent : il n'y aura pas le moindre papier dans la nature après la course, grâce à une soixantaine de bénévoles.
Ils scotchent les pieds de leur ami pour la course
Vêtus de rouge, un groupe de sapeurs-pompiers des Hautes-Alpes courent dans une humeur particulièrement gaie. Pourtant, leur effort est constant et difficile : ils tirent leur ami Marc, atteint de sclérose en plaque.
Près du dixième kilomètre, c'est la pause toilettes pour le petit groupe. Il s'agit aussi de respirer un bon bol d'air pour celui qui a envie de vomir. Car à quelques pas, d'autres coureurs ne peuvent plus se retenir. Marseille-Cassis demande de l'entraînement et de la détermination. Mais elle semble décuplée au sein de ce groupe solidaire.
Le nuage inquiétant
Jusqu'à la veille de cette 44ᵉ édition de Marseille-Cassis, la météo est inquiétante. De la pluie est prévue. Panique chez les coureurs. Mais ce matin, au réveil, la météo est plus clémente. Plus d'orage à l'horizon. Alors dès le départ de la course, chacun se demande si le ciel sera avec lui.
À mi-chemin, le ciel fonce et le stress refait surface. "Oh non, il ne va pas pleuvoir quand même !", s'étonnent une coureuse. Eh bien non ! Aucune goutte ne sera finalement tombée lors de cette course.
Des photographes camouflés
À deux points différents de la course, une voix féminine demande dans un haut-parleur : "montrez bien vos dossards pour la photo !" Les photographes sont en mode rafale. Pour offrir aux coureurs un souvenir. Et puis il y a d'autres photographes, beaucoup moins visibles.
Comme celui-ci, installé en hauteur au milieu d'une montagne. Car le décor de Marseille-Cassis est somptueux. D'ailleurs, tout au long de la course, les coureurs eux-mêmes s'arrêtent photographier le paysage à couper le souffle. Chez les participants, 62% ne viennent pas du département des Bouches-du-Rhône. Ils découvrent les calanques.
Venus en courant pour supporter les coureurs
Près du dixième kilomètre, deux personnes attendent de voir leurs amis passer. Ces supporters sont habillés en tenu de sport. Ils viennent de courir huit kilomètres dans la montagne pour rejoindre la course sur le côté, avec les familles.
Didier et Mathilde sont partis à 7 heures pour venir encourager des personnes avec lesquelles ils courent tous les mardis soir et des collègues. Couverture de survie sur le dos, ils expliquent : "on se refroidit ici, avec le vent". C'est leur "sortie dominicale" assurent ceux qui vont repartir... en courant.
La petite sirène et Blanche-neige
Il y a aussi les déguisements légers et amusants. C'est le choix qu'ont fait un Aixois et un Plan-de-Cuquois. "Il est déguisé en Petite Sirène et va bientôt retrouver son élément, car on arrive à Cassis", indique George.
"On avait trop chaud, on aime la vie", surenchérit la Petite Sirène. Une course tout en humour, de quoi probablement mieux supporter la difficulté de la montée du col de la Gineste.
Ils mettent l'ambiance pour Tom
C'est une association qui court chaque année le Marseille-Cassis "pour Tom", un enfant malade. Et ils mettent l'ambiance ! Chansons à tutette, cris de guerre, les membres cette association animent la course et les autres participants.
"On n'est pas fatigués" scande le petit groupe qui tire un chariot portant une participante sur un vélo. De quoi faire sourire tous les autres coureurs qui passent à côté d'eux.