Certains participants sont allés au bout de leurs forces pour boucler cette 44e édition. Et même parfois au-delà, en finissant au poste de secours. Les pompiers ont ranimé deux personnes en arrêt cardiaque.
Un visage violet, un corps allongé sur un brancard porté par les pompiers et un poste de secours qui ne désemplit pas. A l'arrivée de la 44e édition de Marseille-Cassis, dimanche 29 octobre, de nombreux coureurs sont pris en charge par les secouristes au terme de 20 km éprouvants pour les organismes. Au total, 160 sapeurs-pompiers sont répartis à Cassis pour venir en aide à ceux qui souffrent le plus. "Au poste médical avancé, on accueille les coureurs les plus en difficulté sur l'arrivée ou bien sur le parcours, détaille à France 3 Provence-Alpes le colonel Beccari. Ces patients sont pris en charge ici par nos équipes. Et si malheureusement cela s'avère nécessaire, nous réalisons une évacuation vers un centre hospitalier."
>> Marseille-Cassis 2023 : regardez vous franchir la ligne d'arrivée
Dans la tente, si certains coureurs arrivent essoufflés, d'autres peinent à retrouver leur respiration sur le brancard. Les pompiers attendent avant de poser des questions. Deux personnes arrivent inanimées et un homme est placé en position latérale de sécurité (PLS) avant de recevoir un massage cardiaque.
"On évacue au fur et à mesure"
"Nous avons quatre lits de réanimation à l'arrivée et on peut gérer une vingtaine d'urgences relative, détaille le docteur Jean-Louis Barra, directeur des secours médicaux. On évacue au fur et à mesure. C'est le plus dur, la gestion du flux avec une difficulté majeure liée au site : le sens de circulation unique."
Il faut dire que cette course de 20 km affiche un profil particulier avec notamment cette terrible montée de la Gineste. Du coup, "il faut ménager son effort et ne pas partir trop vite, explique un pompier qui a participé à la course. Il est nécessaire d'avoir un minimum d'entraînement, mais, il y a tous les profils sur la course : des gens qui s'essayent à une performance comme des confirmés." De quoi entrainer pas mal de casse. A 12 heures, les secouristes ont dénombré quatre malaises importants qui ont nécessité une médicalisation et 70 personnes prises en charge.
Malaises, blessures aux genoux ou aux chevilles
"On est sur la problématique de malaises ou malaises vagaux, précise le colonel Beccari. On peut avoir aussi de l'hyperthermie, même si aujourd'hui les conditions de course étaient plutôt favorables en termes de température. Mais ça reste essentiellement une fatigue intense liée à l'effort."
Si de nombreuses interventions concernent les gens qui se blessent au genou ou à la cheville, "ce qui nous préoccupe le plus, ce sont les malaises, abonde Jean-Louis-Barra. Notre plus grande crainte, c'est l'arrêt cardiaque parce que c'est majoré par l'effort et ça ne se produit pas forcément à l'arrivée, où se trouve toute l'équipe d'intervention. Nous avons donc des secouristes observateurs tous les 700 m munis de défibrillateur." Sur la course, deux personnes en arrêt cardiaque ont dû être ranimées par les pompiers. L'une d'elles se trouvait encore sur le parcours près d'une heure après le passage de la voiture balai.
"J'ai les mains qui tremblent"
Sans oublier que tous les coureurs n'affichent pas forcément des conditions physiques optimales. "Notre souci, ce ne sont pas les 50 premiers, ce sont les gens mal entraînés ou qui ont des problèmes de santé", glisse Jean-Louis-Barra.
A son arrivée, une jeune coureuse alitée sur un brancard confie sa souffrance. "J'ai les mains qui tremblent, j'ai tout donné sur la ligne d'arrivée", souffle-t-elle à bout de force avant d'être transférée à l'hôpital sous le regard inquiet de son ami. "J'ai eu des crampes à la fin, aux deux mollets", indique une autre coureuse allongée sur un brancard et qui assure ne pas avoir besoin d'assistance. Elle reste toutefois entourée par les pompiers jusqu'à ce qu'elle se relève. "J'ai fait trois courses en deux mois", sourit-elle épuisée mais pas rassasiée par ses efforts.