Cinq détenus des Baumettes ont été condamnés jeudi à des peines allant de 14 à 20 ans de prison pour la mort d'un codétenu, décédé après un mois et demi de coma suite à un tabassage dans la cour de promenade de la prison marseillaise, en décembre 2017.
La défense a contesté l'intention d'homicide souhaitant une disqualification en violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, mais la cour d'assises ne l'a pas suivie.
Décédé deux mois après l'agression
Les faits se sont déroulés à la prison des Baumettes II à Marseille, le 16 décembre 2017.Ramses Aly el Sayed, 20 ans, agressé dans la cour de promenade du nouveau bâtiment, était tombé dans le coma sous la violence des coups. Il est décédé à l'hôpital Nord près de deux mois plus tard, le 7 février, des suites de ses blessures.
La peine la plus lourde, 20 ans de réclusion, a été prononcée contre Ameur Benkrama, 22 ans. C'est lui qui aurait porté le premier coup de poing ayant envoyé la victime au sol et il lui aurait donné le dernier coup de pied dans la tête.
Un lynchage filmé par les caméras de surveillance
Des caméras ont enregistré le tabassage. Selon l'association Confluences qui avait dénoncé ce "moulonnage", le lynchage a duré 20 minutes avant que des surveillants n'interviennent pour emmener le blesser.Les images, diffusées au procès, montrent Ameur Benkram prenant appui sur les épaules de deux autres détenus pour sauter à pieds joints sur le visage de Ramses Aly el Sayed.
Agé de 21 ans, Hasni Medjmedj, a écopé de 18 ans de réclusion, pour avoir donné 25 coups de pied. Fethi Belhadj, 22 ans, a été condamné à 17 ans pour avoir notamment asséné une dizaine de violents coups de béquille.
Les deux derniers accusés, Akim Ali Cherif, 26 ans, et Djedid Ali, 23 ans, ont tous deux écopé de 14 années de réclusion.
Les avocats des cinq accusés ont tenté de convaincre qu'aucun de leur client n'avait eu la volonté de tuer, mais qu'ils avaient agi dans un effet d'entraînement et de surenchère.