Marseille : deux escrocs présumés au "skimming" tentent d'échapper à la police en trottinette électrique

Dimanche deux hommes qui retiraient de l'argent à un distributeur du Prado à Marseille ont tenté d'échapper à la police... en trottinette électrique. La course-poursuite n'a pas duré très longtemps. Les malfaiteurs seraient des escrocs au "skimming", autrement dit au piratage de carte bancaire.

Depuis toujours, les malfaiteurs ont un temps d'avance sur la police, en matière de nouvelles technologies. Mais cette fois-ci, les suspects ont été mal inspirés.

Dimanche 2 juin, vers 19h, quartier du Prado à Marseille, un homme retirait de l'argent à un distributeur, le visage masqué pour échapper aux caméras. Pendant ce temps, un deuxième individu faisait le guet. Surpris par une patrouille de police de la Division Sud, les deux hommes ont tenté de s'échapper en trottinette électrique.

Nous avons vécu notre première course-poursuite avec des malfaiteurs en trottinette électrique, mais ça n'a pas duré longtemps,

a raconté un policier, à nos confrères de La Provence qui ont révélé cette affaire.

Arrêté au bout de quelques kilomètres, l'un des deux individus, âgé de 35 ans, possédait pas moins de 12 cartes bancaires sur lui. Selon les enquêteurs, il pourrait s'agir d'un cas de flagrant délit de "skimming", un mode d'escroquerie à la carte bancaire contrefaite, de plus en plus répandu.

L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Marseille.


Qu'est-ce que le "skimming" ?

Le "skimming", que l'on traduit de l'anglais par "écrémage", consiste à pirater une carte bancaire en enregistrant ses paramètres, à l'aide d'un lecteur spécifique, le skimmer.

L'escroc place le skimmer dans la fente d'un distributeur de billets ou dans un terminal de paiement. Lorsqu'un client glisse sa carte bancaire pour retirer de l'argent ou pour payer son achat, le skimmer enregistre les paramètres inscrits sur la bande magnétique, notamment le nom, le numéro de compte et la date de validité. 

Les skimmer dans un DAB, c'est relativement rare, parce que c'est très compliqué à mettre en place. La plupart du temps, ces escroqueries sont réalisées avec la complicité de restaurateurs ou de gérants de commerces de proximité,

explique un officier de police et il ajoute qu'aujourd'hui, "ces malfaiteurs ont la technologie pour dupliquer l'intégralité de la carte, y compris le code secret à 4 chiffres".

Pour compléter la panoplie de cette escroquerie technologique, les malfaiteurs utilisent une "Yescard". Cette carte bancaire illicite possède un programme informatique qui permet d'utiliser n'importe quel code à 4 chiffres.

Depuis 2011, il existe aussi en France les "MiM cards", pour "Man in the middle attack cards" (cartes de l'Attaque de l'homme du milieu). Cette technique de fraude redoutable utilise la puce électronique de la carte. Elle reste cependant anecdotique, car elle nécessite d'importantes connaissances en informatique et en électronique.

L'escroquerie dite du "skimming" peut durer un moment, parce que la victime est toujours en possession de sa carte et ne se doute de rien jusqu'à ce qu'elle consulte son relevé de compte. En principe, la banque est responsable des fraudes à la carte bancaire. En cas d'escroquerie avérée, la banque doit rembourser les sommes retirées.
 
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