Devant le congrès des présidents de département à Marseille, le Premier ministre Edouard Philippe a fait plusieurs annonces sur l'accueil et l'hébergement d'urgence des mineurs isolés étrangers. Pour certains élus, "le compte n'y est pas".
Le Premier ministre a rassuré les présidents de département réunis en congrès depuis deux jours à Marseille au théâtre de la Criée. Longuement applaudi après sa déclaration, Edouard Philippe a affirmé que l'Etat viendrait en aide aux départements dans l'accueil d'urgence des mineurs isolés.
Alors que leur nombre ne cesse d'augmenter, 13 000 en 2016, 25 000 prévus cette année, les départements géraient, jusqu'à présent, seuls la prise en charge de ces jeunes. Appelés "mineurs non-accompagnés" ou "mineurs isolés étrangers", ils dépendaient de l'aide sociale à l'enfance gérée par le département. Devant l'afflux de ces réfugiés, le coût de leur prise en charge a explosé.
Prise en charge estimée à 1 milliard d'euros
Les départements chiffrent à 1 milliard l'accueil de ces jeunes en France. L'Etat effectuera plusieurs missions afin de soulager les départements débordés par l'arrivée en masse de ces jeunes mineurs. L'Etat se chargera d'évaluer l'âge de ces mineurs, il mettra en place des dispositifs d'accueil et un processus de prise en charge spécifique. Edouard Philippe a ajouté :Une mission d'expertise, composée de représentants des corps d'inspection de l'Etat et des conseils départementaux, devra d'ici à la fin de l'année rendre ses conclusions a affirmé Edouard Philippe.il faudra adapter les dispositions législatives et clarifier la question des coûts.
132 millions de rallonge budgétaire
Le Premier ministre a souligné que le projet de loi de finances pour 2018 prévoyait 132 millions d'euros de crédits supplémentaires pour accompagner la hausse du nombre de mineurs isolés et palier, à titre exceptionnel, une partie des surcoûts de l'aide sociale à l'enfance liés à cette arrivée massive de jeunes.Même s'il a été applaudi par les présidents des départements, des voix s'élèvent pour nuancer ces annonces.
"Le compte n'y est pas"
Dominique Bussereau, le président de l'Assemblée des départements de France a réagi aux déclarations du Premier ministre en déclarant : "le compte n'y est pas, mais il y aura un dialogue". Il a ajouté :Martine Vassal, Présidente du conseil départemental des Bouches du Rhône estime que la rallonge budgétaire décidée par le gouvernement n'est pas suffisante. "On nous annonce 132 millions d'euros, sur un milliard, nous ça nous coûte aujourd''hui 20 millions, on aura 1 million sur 132, donc il faudra en trouver 19" a déclaré la présidente.nous avons un Premier Ministre qui n'est pas venu nous dire "niet" mais qui ne nous a pas apporté de réponses.