Deux personnes ont été interpellées par les enquêteurs de la division économique et financière de la police judiciaire de Marseille pour une vaste escroquerie aux visas américains et canadiens, a indiqué jeudi le parquet de Marseille, qui appelle à la vigilance face aux arnaques sur internet.
Les faux visas étaient délivrés sur internet à des prix quatorze fois supérieurs au coût réel en vigueur, selon le parquet de Marseille. Des personnes se sont laissées piéger par cette escroquerie.
Dans cette affaire, les enquêteurs de la division économique et financière de la direction de la police judiciaire de Marseille ont interpellé mercredi 5 mars deux personnes.
Elles sont mises en cause pour des faits d’escroquerie et de pratiques commerciales trompeuses visant à proposer via internet la délivrance de visas nord-américains (États Unis et Canada).
Six millions d'euros de préjudice
En près de deux ans, les services de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) ont évalué le préjudice à plus de six millions d’euros.
A l’issue des gardes à vue, les enquêteurs et le parquet de Marseille ont notamment procédé à la saisie de plusieurs comptes bancaires pour un montant de plus de 200.000 euros. Une voiture et une moto de forte cylindrée ont également été saisies.
De nombreuses arnaques sur Internet
Concernant les dispositifs étatiques comme les visas, le parquet de Marseille appelle à la vigilance sur ces opérations proposées sur internet par des sociétés privées.
En cas de doute, les services de la DGCCRF peuvent confirmer ou infirmer l’authenticité de la proposition commerciale. Petit tour d'horizon des arnaques les plus répandues sur la toile.
L’escroquerie au "phishing" se présente sous l’aspect d’un courriel de votre banque ou d'un organisme financier.
Prétextant des opérations suspectes sur votre compte bancaire, le correspondant vous demande votre identifiant et votre mot de passe de votre compte en ligne. L’objectif est d’accéder à vos comptes pour y procéder à des prélèvements.
Le “vishing”, le faux appel
Version téléphonique du "phishing", le "vishing" procède du même genre d’escroquerie. Vous recevez un appel téléphonique pour vous vous signalez des opérations inhabituelles sur votre compte bancaire.L’appel peut émaner d’une boîte vocale vous demandant de rappeler un numéro surtaxé et de fournir vos identifiants bancaires.
Il se peut aussi que l’escroc soit au bout du fil se faisant passer pour un employé d’une société Visa, Master Card, ou de votre banque.
Les coordonnées bancaires ainsi récupérées seront ensuite utilisées pour effectuer des achats frauduleux sur internet.
Comment s’en prémunir? Là encore, il ne faut jamais communiquer ses coordonnées bancaires par téléphone.
Le rançongiciel, le logiciel malaveillant
Le rançongiciel, ou cryptolocker, est un logiciel malveillant qui se propage par courriel, à l’ouverture d’une pièce jointe ou d’un lien.Il suffit d’un clic pour l’installer. L’escroc prend alors en otage vos données personnelles et vous devez payer pour les récupérer. La somme demandée varie entre 100 et 500 euros.
Ce dispositif est très performant et permet de cryptées des milliers de données très rapidement. Les pirates menacent généralement de détruire les données au bout de 72 h si l’offre reste sans réponse.
Comment s’en prémunir ? Il ne faut jamais ouvrir une pièce jointe ou un lien dont l'expéditeur est soit inconnu, soit d'une confiance relative. La pièce jointe piégée peut être : une page html, une image JPG, GIF, un document word, open office, un PDF ou autre.
Le Skimming, la copie de CB
"To skim" veut dire "écrémer" en anglais. Si la cyber-criminalité est en plein essor, certaines techniques comme le skimming restent très répandues. Il s’agit d’une fraude à la carte bancaire.Les escrocs se servent d’un dispositif capable de copier en quelques secondes toutes les données stockées sur la bande magnétique de la carte. A l’aide d’une micro-caméra, ils récupèrent aussi parfois le code PIN de l’utilisateur.
Le skimmeur est le plus souvent installé sur des distributeurs de billets (DAB) extérieurs, mais aussi sur les automates de paiement, dans les stations-service ou dans les commerces et restaurants.
Une fois les données bancaires dupliquées, les pirates peuvent les ré-encoder sur une carte bancaire vierge, du type de celle qui sont utilisées dans les cantines scolaires, qui sera utilisée ou revendue à l’étranger.
Comment s’en prémunir ? Le seul moyen d’éviter cette arnaque est d’être vigilant quand on utilise un automate, de composer son code PIN à l’abri des regards et de surveiller régulièrement ses comptes pour repérer rapidement la moindre anomalie.