4 ans de folie, c'est le temps qu'a duré cet atelier photo, proposé aux patients souffrant de troubles psychiques. Des photos intenses, libres, sincères, aujourd'hui exposées à l'hôpital de la Timone.
Les photographes nous rejoignent devant leurs oeuvres. Ils n'ont pas l'air plus malades que la moyenne. Pourtant, tous ont souffert de troubles psychiques, à un moment de leur vie. En plus des médicaments et des différentes thérapies, l'association Dekadrage leur a proposé de faire de la photo. Stephanos Mangriotis est l'animateur de l'atelier, photographe et pas du tout art thérapeuthe. Les symptômes et la douleur ne sont pas son domaine. Lui, il veut des photos qui ont du sens. Des photos fortes.
Sortir, regarder, ressentir
Pour les 3 "patients-photographes", cette expérience est avant tout la sortie de leur isolement. Sophia était enfermée chez elle, un peu éteinte, sans désir de contact. Elle a commencé par reprendre contact avec la lumière, les rues, la ville. Tous créatifs, tous sensibles, ils font des photos remarquables. Selon Wilfreed Obame, leur maladie ferait tomber certaines barrières, leur permettant d'oser plus. Comme d'autres dans le groupe, il aime se mettre en scène dans ses créations.
Abdelghani Djiafri aussi. Il se photographie avec ce qui symbolise son rétablissement : son appartement, parce qu'il a dormi 4 ans dans sa voiture, les plantes dont il s'est occupé, son corps, qu'il accepte maintenant.
Reportage de Nathalie Deumier et Marie Bail :
Pour guérir, ou au moins aller mieux, des patients souffrant de maladies psychiques ont choisi de participer à un atelier photo.
- Sophia, photographe
- Wilfreed Obame, photographe
- Abdelghani Djiafri, photographe
- Stephanos Mangriotis, coordinateur atelier photo Dekadrage