Marseille: marche blanche après la mort d'un jeune homme abattu par la police

Un homme âgé de 21 ans a été mis en examen et placé en détention après le braquage d'un magasin le 14 février à Marseille, qui avait conduit à la mort d'un jeune homme de 18 ans, abattu par la police. Une marche blanche aura lieu samedi quartier Maison Blanche, où résidait la victime.

L’un des deux hommes interpellés le soir même des faits a été mis en examen, a indiqué mercredi la procureure de Marseille, Dominique Laurens,

Agé de 21 ans, sans antécédent judiciaire, il a été placé en détention provisoire dans le cadre d'une information judiciaire ouverte notamment pour "vol avec arme en bande organisée, tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique ainsi que l'"acquisition, détention, transport d'armes de catégorie A ou B".

Un second homme qui avait été également placé en garde à vue vendredi soir, a été remis en liberté, "aucun élément objectif de l’enquête ne démontrant sa participation aux faits", a précisé la procureure dans un communiqué. 

Après le braquage, commis dans un magasin de l'avenue des Chartreux, proche du centre-ville, trois malfaiteurs présumés avaient pris la fuite en voiture et avaient été poursuivis par des policiers de la brigade anticriminalité (Bac) Nord.Les fuyards avaient stoppé leur véhicule dans la cité des Marronniers, dans le nord de la ville, et l'un d'eux, selon le parquet, avait alors "mis en joue" des policiers. Un des membres de la Bac avait alors ouvert le feu, le blessant mortellement.
 
Selon le parquet, plusieurs milliers d'euros et des armes ont été retrouvées dans le véhicule des malfaiteurs présumés. Une enquête judiciaire a par ailleurs été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (Igpn) sur l'usage des armes des forces de l'ordre.

Mehdi Bourogaa, 18 ans était connu des services de police et avait déjà fait de la prison, "comme beaucoup de jeunes des cités, mais ce n'était pas un méchant", a réagi Nair Abdallah, du collectif Maison-Blanche. 

Un mort, deux versions

A l'annonce de son décès, la tension était montée d'un cran dans ce quartier, d'où était originaire le jeune homme. Depuis les faits, le collectif d'habitants dénonce sur sa page facebook les circonstances dans lesquelles "un petit frère de la maison blanche", s'est fait abattre.

"Medhi est sorti de la voiture avec à la main le fusil mais sans le braquer en direction de la police", explique Nair Abdallah, "il cherchait juste à s'enfuir, comme les autres". C'est là que selon des témoignages, "il n'y a pas eu de sommations, il a été directement abattu".

Selon d'autres témoins, le jeune homme "se serait effondré par terre, où il aurait été menotté et frappé par les policiers", avant de mourir. Des témoignages difficiles à recouper, tant la confusion régnait ce soir-là.

Nair Abdallah tempère : "Nous ce que l'on demande, c'est que justice soit faite. Si le policier est fautif qu'on nous le dise".

Samedi à 11 heures, les habitants de Maison-Blanche défileront pour, à défaut d'avoir des réponses sur les circonstances exactes de la mort de Mehdi Bourogaa, accompagner ses proches et honorer la mémoire du jeune homme. 
 
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