C'est un mouvement de grève national. Les infirmières et les infirmiers du secteur public, privé et libéral, manifestent sous les fenêtres de la préfecture à Marseille. Les "oubliés" du Plan Santé 2022, réclament plus de reconnaissance de leur profession
Ils n'avaient pas connu de mobilisation de cette ampleur depuis 2016. Ils, ce sont les infirmiers et les infirmières du secteur public et du privé. Cet après-midi, ils se sont rassemblés sous les fenêtres de la préfecture à Marseille. Toutes les organisations syndicales représentants leur profession ont appelé à faire grève, ce mardi 20 novembre.
Sentiment de "mépris" du gouvernement
Ce mouvement de grève était prévu depuis octobre dernier, depuis la présentation du "Plan Santé 2022" par Emmanuel Macron.Les infirmières (les femmes représentent plus de 80% de la profession) se sentent "oubliées", "méprisées" par le gouvernement et dénoncent, à propos du Plan Santé 2022, un catalogue de mesures "décidées autour des seuls médecins", estime Daniel Guillerm, vice-président de la Fédération Nationale des Infirmiers Libéraux. Elles accusent le gouvernement d'avoir cédé au "lobby" des médecins, oubliant que ce sont les infirmières qui sont aux chevets des malades, 24h/24, 7jours sur 7.
Les "assistants médicaux", la goutte d'eau de trop
Dans ce Plan Santé 2022, l'annonce de la création de 4.000 postes d'"assistants médicaux" a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase."Assistant médical", un métier à mi-chemin entre la secrétaire et l'aide-soignante.
a indiqué Daniel Guillerm.Pourquoi payer des secrétaires aux médecins sur le dos de l'assurance-maladie, au lieu de créer des postes en maison de retraite ou d'augmenter les actes et les salaires des infirmières ?
Manifestation des infirmiers à #Marseille : une délégation reçue par le directeur de cabinet du préfet https://t.co/ljOjDKsYpW pic.twitter.com/F7DNqFRxU6
— La Provence (@laprovence) 20 novembre 2018
Les infirmières en "souffrance"
"Souffrance", "perte de sens", "les cas d'épuisements professionnels se multiplient à l'hôpital" a indiqué Nathalie Depoire, déléguée syndicale CNI, hospitalier.a expliqué Eric, un infirmier de l'AP-HM avant d'ajouter :Nous sommes au bout du rouleau et on ne cesse de subir cette politique de santé
Et la loi prévoit des assistantes médicales... Ça veut tout dire...