Le centre anti-cancéreux Paoli-Calmettes se lance dans l'immunothérapie. Son premier programme de cellules-médicaments s'adresse à certains patients atteints de cancer du sang, résistants aux traitements classiques. Une voie jugée révolutionnaire dans le monde de la science médicale.
L'Institut Paoli-Calmettes (IPC) à Marseille, vient de lancer un programme d'immunothérapie pour des patients atteints d'un certain type de cancer du sang, et réfractaires aux traitements standard.
L’IPC est actuellement le seul établissement de la région Paca à proposer ces nouveaux traitements présentés comme révolutionnaires par le monde médical. Le principe : utiliser les cellules immunitaires du patient après les avoir modifiées génétiquement en laboratoire.
Un progrès thérapeutique "révolutionnaire"
Depuis 2011, les publications à ce sujet se multiplient et apportent à chaque fois toujours plus d'espoir dans le monde de l'oncologie. Chercheurs et médecins n'hésitent plus à parler de progrès thérapeutique "révolutionnaire" et "d'innovation de rupture".Désormais, une seule injection de ces cellules-médicaments peut suffire, là où auparavant on prescrivait des traitements lourds et invasifs, difficilement tolérés.
Cette nouvelle catégorie de médicaments destinée aux leucémies ou aux lyphomes s'appelle "CAR-T cells". L'Institut Paoli-Calmettes vient d'adresser ce programme à trois patients souffrant de lymphomes ayant résisté aux traitements classiques.
explique le Professeur Didier Blaise, chef des services d’hématologie et de transplantation de l’IPC. "Les résultats des essais menés sur les Car-T cells sont un espoir considérable pour ces patients."Ce sont donc à des patients à des stades très avancés de la maladie que ces traitements s’adressent pour l’instant,
Une chaîne d'actions complexe
Avant d'obtenir l'injection, il a fallu d'abord prélever des lymphocytes du patient. Puis les envoyer dans un laboratoire spécialisé dans la modification des gênes, situé aux Etats-Unis, avant que le remède sous sa forme définitive, ne revienne sous forme congelée, dans la salle de greffe de l'IPC. Trois à cinq semaines sont nécessaire pour tout ce processus.Malgré la complexité de cette chaîne très contrôlée, l'IPC s'est lancé dans l'aventure en ouvrant un bâtiment, l'IPC4, dédié à la prise en charge des patients atteints de cancers hématologiques (du sang).
L'Institut n'exclut pas de se lancer à terme dans la fabrication de ces cellules génétiquement modifiées.