A Marseille, le Bowl du Prado est une place vivante de la culture skateboard. Un espace de rencontre et de partage autour de la passion de la glisse.
"C'est incroyable, cet endroit", Stéphane ne peut s'empêcher de s'émerveiller de ce lieu qu'il connaît pourtant par cœur. Et pour cause, il vient de façon quasi-quotidienne au Bowl de Marseille, haut lieu du skateboard dans la cité phocéenne. D'ailleurs, il le dit lui-même, il a "découvert le skate grâce à cet endroit".
Il pratique ce sport extrême depuis plusieurs dizaines d'années. Mais a lui-même encore du mal à définir cette pratique. "Le skate, c'est un peu à part, on se le dit tous les jours. C'est les chutes, c'est la dopamine, c'est l'entraide, c'est la passion. On est des enfants quand on skate. C'est comme une drogue."
Un lieu unique
Lorsqu'on pose les yeux sur le Bowl de Marseille, c'est un retour dans le temps. Jusqu'en 1991, année de construction de la structure. Signée par le skateur et l'architecte Jean-Pierre Collinet, le Bowl s'inspire directement des piscines vides de Californie qui ont accueilli les premiers skateurs dans les années 1970.
Un héritage que revendiquent encore aujourd'hui les pratiquants. A l'image d'Adam, 17 ans, "un enfant du bowl".
"C'est reconnu dans le monde entier ici. C'est le premier bowl en France, où tu peux tourner sans t'arrêter et sans jamais faire la même ligne (ndlr. trajectoire). Même dans les Tony Hawk Pro Skater, il y a le bowl de Marseille", s'exclame-t-il, faisant référence à un célèbre jeu-vidéo vendu dans le monde entier.
Phare de la culture underground
Pour Adam, le skate c'est du sérieux et venir au bowl, "ce n'est pas pour blaguer". "Ça reste un sport extrême où on peut se blesser. Il y a des petits, qui viennent faire de la trottinette mais sans vraiment faire attention. Ça peut être très dangereux."
Le jeune homme apprécie la diversité du public qui vient ici. "Il y a beaucoup de gens différents ici". Du plus débutant, au plus chevronné, comme Eliott, qui se prépare pour les championnats de France. Une compétition prévue pour se dérouler du 24 au 26 juin qui verra s'affronter les meilleurs Français de la discipline.
Eliott vient là pratiquer le skate, bien sûr, mais aussi "retrouver ses potes". "Ici, tu peux vraiment être qui tu es, il n'y a personne qui va te juger".
Mais tous partagent cet appel à la ride. C'est une chose que vient chercher Stéphane ici, une forme "d'authenticité".
"A Marseille, c'est une énergie qui est à part, il y a un niveau de fou, mais c'est en même temps hyper accessible. Il y en a, ce sont des tueurs, mais ils ne vont pas hésiter à venir t'aider si tu débutes."