Le festival Marsatac lance l'application Safer pour permettre à chacun et chacune de "faire la fête dans un espace plus sûr". Les organisateurs entendent réduire les violences sexuelles et sexistes en milieu festif. Une première expérimentation avant un déploiement national du dispositif en 2022.
"Je suis gênée. Je suis harcelée. Je suis en danger." Ce sont les trois signalements proposés par l'application Safer, qui sera expérimentée pour la première fois les 20, 21 et 22 août lors du festival Marsatac à Marseille.
Le but de cette nouvelle application : réduire les violences sexuelles et sexistes en milieu festif.
L'idée est partie d'un constat alarmant dont témoignent les chiffres d'une étude réalisée en 2018 par l'association Consentis, qui prône le consentement sexuel dans les festivals et boîtes de nuit. 60% des femmes interrogées affirment avoir déjà été victimes de violences sexuelles dans un lieu festif.
"Quand on a vu ces chiffres, ça nous a poussé à agir et à trouver une solution", témoigne Marc Brielles, coordinateur de l'application Safer. Derrière cette initiative, on retrouve l'association Orane, organisatrice du festival Marsatac, et trois partenaires : Consentis, le label Act Right et le Centre d'informations sur les droits des femmes et des familles des Bouches du Rhône (CIDFF 13).
Les organisateurs du festival ont profité de l'année blanche causée par l'épidémie de Covid-19 pour développer l'application.
Au festival Marsatac, une dizaine de bénévoles formés par les associations partenaires seront présents. Leur rôle ? Intervenir auprès des victimes de harcèlement grâce à un système de géolocalisation temporaire et désamorcer les situations de conflit.
Nous ne sommes pas des justiciers, mais on est vraiment là pour créer le dialogue et la médiation.
Un stand dédié à l'écoute et à la prévention sera également à la disposition des 5.000 festivaliers et festivalières de cette édition capsule de Marsatac.
"C'est un projet global. On veut à la fois créer un espace qui soit plus sûr pour chacune et chacun mais aussi changer les mentalités sur la culture du consentement", indique le coordinateur de Safer.
Le dispositif est suivi par le Centre national de la musique et le ministère de la Culture. Il est encore amené à être développé et sera testé sur divers festivals dans les mois à venir. Avec à la clé une mise à la disposition des tous les évènements qui le souhaitent à partir de 2022.