Les syndicats d'enseignants ont appelé à une journée d'action contre les mesures annoncées par le président Macron. Dès la rentrée prochaine, il prévoit de tester un recrutement local dans 50 établissements pilote à Marseille.
Emmanuel Macron veut expérimenter à Marseille dès septembre un nouveau système de recrutement dans 50 écoles "laboratoires". Les directeurs doivent pouvoir choisir leurs enseignants "pour être sûr qu’ils sont pleinement motivés, qu’ils adhèrent au projet" souhaite le chef de l'Etat.
Ce jeudi, un cortège de plusieurs centaines d'enseignants s'est élancé en fin de matinée en direction de la préfecture. Laurence Rouvière est professeur des écoles en primaire dans le 16e arrondissement.
Pour cette enseignante syndiquée chez FO, "les annonces de Macron, c'est une provocation. Il sous-entend que les enseignants ne sont pas assez motivés. Moi ça fait 16 ans que je travaille dans les quartiers Nord, si je n'étais pas motivée, j'aurais arrêté".
L'annonce du président faite le jour de la rentrée a déclenché la colère des syndicats, vent debout contre un système de recrutement dit de "postes à profil".
"Personne n'en veut, l'ensemble des enseignant est unaniment contre, assure Virginie Akliouat, secrétaire générale du SNUIPP des Bouches-du-Rhône, présente devant l'Inspection académique à Marseille ce jeudi matin, c'est une contrepartie inacceptable à l'aide de l'Etat pour rénover le bâti".
"L'école ne se gère pas comme une entreprise"
Le jour de sa venue, le président de la République a estimé que 174 des 472 écoles de ville devaient être rénovées, sans annoncer de mesures ou de calendrier.
Ce qu'on veut vraiment faire comprendre au président de la République, c'est qu'une école ne se gère pas comme une entreprise du CAC 40.
A ce jour, les professeurs des écoles sont nommés selon un barême de points, en fonction notamment de son ancienneté, de sa fonction ou de sa situation familiale. Résultat, ce sont les plus jeunes d'entre eux et les moins expérimentés qui se retrouvent dans les écoles les difficiles, souvent dans les quartiers sensibles.
Le statut du directeur en question
Les enseignants jugent "inacceptable" ce pouvoir hiérarchique donné aux directeurs d'école. "Les écoles ont un fonctionnement très démodratique où le conseil des maîtres prend les décisions, c'est le directeur et l'ensemble des ensignants qui réfléchissent et qui ont chacun leur voix au chapitre".
Le projet de loi de la députée Cécile Rilhac a été adopt au Sénat en mars et doit passer en 2e lecture à l'Assemblée nationale.