Le service des urgences de l'hôpital Saint-Joseph est sous tension après une vague d'arrêts maladie des infirmières du services. Les patients qui se rendent à l'établissement sont réorientés vers d'autres services d'urgences ou des maisons médicales alentours.
Une année qui commence difficilement pour l’hôpital Saint-Joseph et ses patients. Depuis le 2 janvier, les urgences adultes de l’établissement hospitalier sont en forte tension, ce qui provoque une régularisation de l’accueil. Cela s’explique par une vague d’arrêts maladie, avec six infirmières sur sept concernées.
Les patients qui se présentent aux urgences, en plus de faire face à un affichage sur la porte, se verront réorienter soit vers un autre service d’urgence, soit vers une maison médicale aux alentours. Seuls les patients non ré orientables seront pris en charge. "On accueille les patients nécessitant une prise en charge immédiate et on réorientation les autres. Aujourd'hui on a encore des absences et on palie en ayant des ressources sur d’autres services. Ce qui pénalise d’autres service au final et les met en sous-effectif à leur tour. C'est une véritable partie de Tetris", Jean-Mary Inzerillo, syndicaliste CFE-CGT de l'hôpital.
Un service en mode dégradé
L'activité est ainsi régulée depuis le 2 janvier, en lien avec l’ARS, le Samu et les hôpitaux du territoire, de manière à ce que les patients ne soient plus envoyés dans leur établissement, au vu de la non capacité à les prendre en charge. Une cellule de crise bi-quotidienne a été mise en place au sein de l’hôpital. Hier, 36 patients ont ainsi pu être pris en charge et si besoin hospitalisés, soit environ 40% de l’activité habituelle.
Cela s’inscrit dans un contexte où les médecins généralistes sont en grève, ce qui n’arrange pas cette situation de flux tendu. En moyenne, le service des urgences de l’hôpital Saint-Joseph a une fréquentation de 94 passages par jour, oscillant entre 80 et 110 passages. "Le chiffre de 120 passages a été atteint le 26 décembre de façon exceptionnelle dans un contexte de grève de la médecine libérale", explique la direction de l'hôpital dans un communiqué.
Un hôpital en souffrance
"La difficulté est qu’on est face à une situation qui dure depuis plusieurs années, avec des effectifs en baisse dans les établissements de soins. Le Covid a fait accélérer cela du fait qu’on ait perdu beaucoup de soignants durant cette période. Avec la triple épidémie de bronchiolite, grippe et Covid les soignants ont également été hyper sollicités", explique Jean-Mary Inzerillo, syndicaliste CFE-CGT de l'hôpital. "On a une pénurie de soignant, où on peine à recruter des soignants car ce métier n'est pas attractif. Seulement, il y a moins d'effectif mais plus de patient, c'est un véritable goulot d'étranglement. On perd le sens du soin, on ne soigne plus."
Ces arrêts maladies sont donc le résultat d'un système de soin qui va mal depuis plusieurs années. Pourtant, la direction de l'hôpital indique dans son communique que "l’établissement a décidé dans le cadre des négociations annuelles obligatoires le versement d’une prime de partage de la valeur de 1500 € pour tous les salariés à temps plein, qui vient s’ajouter à une revalorisation de 3% de la valeur du point conventionnel depuis le 1er juillet 2022."