Les services et urgences pédiatriques en grève illimitée dans les hôpitaux des Bouches-du-Rhône

Les personnels soignants des services pédiatrie et urgences pédiatriques dénoncent les mauvaises conditions de travail des hôpitaux publics. Un appel à la grève a été lancé aujourd'hui.

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Un appel à la grève a été lancé, ce lundi, dans les services pédiatrie et urgences pédiatriques dans tous les hôpitaux publics des Bouches-du-Rhône. 

"Tout l'hôpital public va mal. À chaque fois qu'il y a des épidémies, comme la bronchiolite en ce moment, cela met en exergue les difficultés des hôpitaux publics", dénonce Kader Benayed, secrétaire départemental adjoint du syndicat SUD Santé 13.

Les grévistes sont réquisitionnés, ils doivent donc travailler. Seul un brassard distingue les grévistes des non-grévistes.

Le syndicat Su Santé Sociaux 13 souhaite obtenir des moyens supplémentaires pour le bon fonctionnement des différents services.

Du matériel de mauvaise qualité

Kader Benayed dénonce le matériel de faible qualité et quantité. "On galère, on doit chercher du matériel dans d'autres services. On perd du temps. Des fois, on se croirait en zone de guerre", interpelle-t-il.

Anabelle*, auxiliaire puéricultrice dans le service de nuit de La Timone, à Marseille, dénonce ces mêmes conditions : "Souvent, les cathéters qu'on utilise sur les enfants, comme ils sont de mauvaise qualité, se plient et se cassent. On est obligés de repiquer les enfants."

Le syndicat Sud Santé 13 demande également une augmentation de 400 € nette pour tous les agents, une embauche de personnel à la hauteur des besoins, une prime pour travail en territoire difficile pour tous les agents de l'Assistance Publique hôpitaux de Marseille (APHM).

Des vacations de 12 h pour les auxiliaires puéricultrices

Certains soignants du service pédiatrique de La Timone à Marseille dénoncent les vacations prolongées. Depuis le 1er octobre, les services pédiatrie de cardiologie et neurologie pneumologie ont mis en place des vacations pour les auxiliaires puéricultrices de 12 h au lieu de 10 h ou 7 h. Demain, ce sera au tour de la chirurgie orthopédique et en janvier de la chirurgie bébé de s'y atteler. 

"On nous impose de travailler 12 h d'affilée. Qui accepterait de se faire soigner par quelqu'un qui a déjà travaillé 12 h dans la journée ? se questionne Anabelle, auxiliaire puéricultrice. Moi, personnellement, je n'y vais plus avec le plaisir. On subit beaucoup de pression. Si je ne travaille pas les 12 h, mais bien 10 h comme mon contrat, c'est considéré comme un abandon de poste."

Plusieurs de ces soignants sont déjà partis depuis l'annonce de ces vacations prolongées."Il y a des arrêts-maladies à n'en plus pouvoir. Moi-même, je songe à partir", souligne l'auxiliaire puéricultrice.

"Les personnels soignants en a marre de tout ça. Ils ont vécu des crises successives avec des promesses et des annonces, et notamment le Ségur", affirme Kader Benayed.

"La direction des établissements, l'Agence régionale de santé et le gouvernement nous écoutent, mais ne nous entendent pas", poursuit-il.

Une grève sans grandes conséquences

La communication de l'APHM précise qu'au sein des différents services il n'y a pas de dysfonctionnements dûs à la grève. "Cela n'altère pas la prise en charge des patients", ajoute-t-elle.

À Marseille, aucun préavis spécifique de grève n'a été lancé à l'APHM. "À l'heure actuelle, il n'y a pas de catastrophe, donc pas lieu de faire une grève. L'épidemie de la bronchiolite est bien gérée par la direction. On est, en revanche, d'accord sur le fait qu'il manque du personnel et qu'il faut augmenter les salaires en pédiatrie", affirme Karim Djebali, secrétaire général Sud Santé APHM.

Dans les prochains jours, des stands seront organisés devant quelques hôpitaux publics pour alerter la population sur les conditions des personnels soignants.

*prénom d'emprunt, la personne souhaitant rester dans l'anonymat.

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