Marseille : le musée subaquatique fait polémique avant même son ouverture

Le premier musée subaquatique de France doit ouvrir le 8 juin au large de la plage des Catalans à Marseille. Pointant des problèmes de sécurité pour les nageurs-visiteurs, l'association de défense du littoral 13 a déposé un recours devant le tribunal administratif pour stopper le projet. 

Le Collectif de défense du littoral 13 a déposé un recours devant le tribunal administratif de Marseille demandant l'annulation de l'arrêté préfectoral autorisant un projet de musée subaquatique à quelques brasses de la plage des Catalans.

Accordé en décembre dernier, il prévoit une concession du domaine public maritime pour quinze ans aux exploitants du musée subaquatique. 

Parmi ses arguments, le collectif avance que ce projet de musée subaquatique, dont l'ouverture est prévue le 8 juin, est une "hérésie écologique et sécuritaire", dont le contenu artistique reste flou.


Des questions liées à la sécurité des nageurs

"Depuis le début, nous sommes opposés à ce projet, dont on ne connait pas le périmètre de sécurité, ni la façon dont les plongeurs vont être encadrés, ni comment l'association va occuper la plage," indique Gérard Jeanson, président du collectif de défense du littoral 13.

"Nous souhaiterions que les exploitants de ce musée nous détaillent précisément la façon dont le site va être protégé, surveillé et encadré", indique Gérard Jeanson.

"Comment les plongeurs vont être accompagnés ? Et surtout comment vont être organisées les visites cet été ? Nous pensons que pour aller voir ces statues immergées à 5 m de profondeur et à 100m de la plage cela nécessite un équipement spécial."


"Risque décuplé" de noyades de visiteurs 

En juillet 2018, le commissaire de l'enquête publique a rendu un avis favorable à l'exploitation du site, tout en soulignant "l’absolue nécessité" de mettre en place un système de sécurité devant le "risque décuplé" de noyades de visiteurs, baigneurs et plongeurs. 

Pour les porteurs du projet, toutes les mesures sont ou seront prises pour assurer la sécurité des nageurs-visiteurs. "Il y aura la possibilité de s'inscrire en ligne pour les visites du musée, cela permettra une régulation des visiteurs", explique, Antony Lacanaud, concepteur du musée.

"Suivant l'engouement des marseillais et des touristes, l'association envisagera de mettre en place la sécurité et l'encadrement nécessaire au bon fonctionnement du site.

Selon l'association des Amis du musée subaquatique de Marseille, "des clubs de plongée marseillais sont déjà intéressés pour organiser des visites depuis la plage".

"Au-dessus du site du musée il y aura une bouée de repos (...) et à mi-parcours se trouve le belvédère permettant une autre halte. Si nous constatons à l'usage qu'il faut d'autres bouées, nous les rajouterons", assure Antony Lacanaud.


L'éco-système serait-il menacé ?

Pour l'avocat du Collectif de défense du littoral 13, Maître Benoit Candon, le musée subaquatique porte également atteinte à l'environnement. Un paradoxe alors que l'une des destinations du projet revêt un caractère scientifique.  

"Il n’y pas que l’espace du musée et autour qui pose questionnement, mais tout le trajet entre ce site et le rivage", explique-t-il.

"Si on imagine 300 plongeurs par jour durant tout l’été comme le souhaite l'association qui porte ce projet, on voit bien qu'il y a un problème, une atteinte environnementale"
, indique Me Candon précisant que la zone est aussi interdite à tous bateaux ou autres engins à moteur.  

"Le projet a pour but de sensibiliser les gens à l'écosystème sous-marin et permettre sur les sculptures de béton marin la formation d'un écosystème sous-marin", défend Antony Lacanaud. 

Un suivi scientifique doit être mis en place pendant 15 ans, assuré par le Mediterranean Institute of Oceanography (MIO) de Luminy. "Des relevés avant immersion, après immersion et à différents moments de l'activité seront effectués pour suivre l'évolution de l'environnement du site". Ces données biologiques seront rendues publics régulièrement.


Le choix du projet a-t-il respecté le processus légal ?

Un troisième point interpelle l'avocat de l'association de défense du Littoral 13. Selon Maître Benoit Candon, aucune mise en concurrence et aucun appel à projet n'a été sousmis.

"La procédure dans ce cas est claire ; quand un projet est à l’initiative d’une personne, il faut que l’administration fasse un minimum de publicité pour voir s’il n’y a pas d’autres projets similaires et les mettent en concurrence."

L'association des amis du musée subaquatique de Marseille affirme avoir respecté la procédure.

Me Candon compte également déposer une requête en référé en ce sens. 
 
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