Marseille : le personnel des crèches en grève contre le projet gouvernemental

Le collectif "Pas de bébés à la consigne" appelle les personnels de la petite enfance à faire grève ce jeudi 29 mai. Le gouvernement souhaite assouplir les règles de l'accueil des plus petits. Mais les professionnels craignent une dérégulation.

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Puéricultrices, assistantes maternelles et éducatrices d'éveil se mobilisent ce jeudi à l'appel du collectif "Pas de bébés à la consigne". 

Des ordonnances du gouvernement prévoient de modifier les conditions d'accueil des tout-petits afin d'encourager la création de nouvelles places. Il manquerait aujourd'hui entre 230 000 et 300000 places de crèches en France.

Les objectifs fixés pour les cinq années passées n'ont été réalisés qu'à 16%. Le gouvernement prévoit de modifier le taux d'encadrement des bambins et la surface minimale des structures pour répondre à la forte demande.
Première hypothèse : alors qu'il faut aujourd'hui un adulte pour cinq petits qui ne marchent pas, le projet prévoit un adulte pour 6.

Seconde hypothèse : pour les plus grands, le taux passerait à un adulte pour 8 enfants, sachant qu'un bambin de 18 mois sera considéré comme "grand", alors que la marche n'est parfois pas encore acquise. La loi prévoierait là une modification non pas du nombre, mais de l'âge.

Quant à la surface d'accueil par enfant fixée aujourd'hui à 7m2, elle descendrait à 5,5 m2. 

Les professionnels de la petite enfance craignent  une dérégulation. 

Aussi le collectif "Pas de bébés à la consigne" lance-t-il une vingtaine de propositions.
Parmi lesquelles la volonté d'avoir un personnel hautement qualifié (au moins pour moitié) dans chaque crèche.
 
Un engagement soutenu par de nombreuses manifestations dans toutes les villes de France. 

A Marseille, ils étaient un demi-millier de professionnels à manifester cet après-midi devant la préfecture. 

Les revendications portent sur une meilleure formation des personnels, et sur le mainitien des taux d'accueil actuels.

"Investir dans la petite enfance, c'est investir dans l'adulte de demain", explique Natalia Julien; présidente de la FNEJE Paca. 

Si nous n'avons pas de moyens, si nous ne respectons pas les besoins, il va y avoir des enfants plus agressifs.

Le collectif pointe du doigt le risque d'accidents plus élevé. Plus d'enfants par professionnel fait baisser la vigilance.

C'est un âge compliqué. Si les petits n'arrivent pas s'endormir tous au même moment, et que le professionnel est seul, il peut y avoir des accidents

poursuit Natalia Julien.

"On sait qu'ils n'arrivent pas bien à marcher à cet âge là et qu'ils grimpent partout. Le nombre d'accidents pourra être en recrudescence".

La dernière mobilisation des professionnels de la petite enfance remonte à deux mois. Le gouvernement avait promis de communiquer sous un mois un document de travail, mais à ce jour, il n'a toujours pas été transmis aux organisations du secteur.

 
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