Forcée samedi dernier à rouvrir les classes des petites sections et toutes petites sections de maternelle, la ville de Marseille, rouvre progressivement ses classes aux plus petits à partir de ce jeudi. Un ouf de soulagement pour des parents qui ont du en passer par une action judiciaire.
Nicolas Rege fait partie de la douzaine de parents qui ont déposé un recours contre la mairie auprès du tribunal administratif la semaine dernière.
Ils reprochaient à la ville la décision de n'ouvrir qu'en septembre les classes de petite section (PS) et très petite section (TPS) de maternelle.
La justice leur a donné raison, et a enjoint la mairie à rouvrir les classes des tout petits dans toutes ses maternelles, dès le 9 juin. Il aura fallu attendre encore un peu.
Agé de trois ans et demi, Lauris, le fils de Nicolas Rege n'avait pu retrouver les bancs de son école mardi matin.
"C'est difficile : déjà il y a eu deux mois et demi de confinement, qu'il a fallu expliquer à notre enfant. La reprise était une petite lueur, on l'y préparait. Et du jour au lendemain, on doit dire non. Ca sera six mois sans école".
Par un mail envoyé par la directrice de l'école, les parents ont appris que leurs enfants ne seraient intégrés qu'un jour ou une demi-journée par semaine, et ce, pas avant la semaine prochaine.
La raison invoquée ? "L'équipe pédagogique n'est pas au complet et il manque aussi des agents de la restauration", raconte Nicolas Rege.
Le père de Lauris fait partie des parents volontaires, et non prioritaires par leur profession. Ceux-là sont nombreux dans l'école de Lauris.
Une rentrée pour les premiers arrivés
A l'école Désirée Clary dans le 2eme arrondissement, la rentrée a eu lieu uniquement pour trois petits, "en fait pour les trois premiers arrivés", s'indigne une maman, Nassima Ferchiche.
"Ils n'ont pu prendre que trois enfants des TPS et TP cette semaine. Pour les autres semaines, le directeur attend la réponse des parents pour s'organiser".
D'autres écoles ont pu correspondre rapidement avec les parents pour préparer cette semaine de rentrée. En clair, la situation est disparate selon les maternelles.
?Face à la difficulté à respecter les recommandations sanitaires pour les tout jeunes enfants, la ville de Marseille, en accord avec l'Education nationale, reporte la rentrée des toutes petites et petites sections de maternelle en septembre.
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Les écoles prêtes jeudi
Le délibéré rendu samedi dernier par le tribunal administratif enjoignait la ville d'accueillir les TP et TPS "sous les trois jours", c'est-à-dire à partir du mardi 9 juin.
Nicolas Rege rappelle que "si nous avions déposé un recours en référé-liberté, c'était pour aller vite. La fin de l'année approche".
Bousculer les services administratifs de deux grandes institutions comme la mairie de Marseille et de l'Education nationale n'est pas une mince affaire.
"Il y a un temps de réaction nécessaire, explique Dominique Truant, inspectrice de l'Education nationale, adjointe de l'inspecteur d'académie.
"Jeudi, nous allons augmenter le nombre de groupes d’enfants. Nous y travaillons d’arrache-pied avec les services de la mairie et les directeurs d'école, et ne comptons plus nos heures. Nous essayons ensemble de faire au mieux dans le respect de tous".
[ÉDUCATION]
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La Ville de Marseille prend acte et fera appel de la décision du tribunal administratif concernant l’ouverture des classes de toutes petites et petites sections de maternelle. pic.twitter.com/s7YujsvDkb
Les petites sections (PS) et Toute petites sections (TPS) représentent 13.701 enfants à Marseille. Ce mardi 9 juin, seuls 393 PS et 23 TPS ont été scolarisés. Tous sont prioritaires. La plupart sont les enfants des corps constitués nécessaires à la nation comme les pompiers, les ambulanciers.
Restent les enfants des parents volontaires. "Les directeurs d’écoles répondent en fonction de leur capacité et des aménagements sanitaires mis en place par la mairie", explique Dominique Truant.
"Si les enfants sont trop nombreux, ils iront à l’école en alternance. Le gouvernement a promis aux parents volontaires au moins une journée d’école par semaine pour leurs enfants".