L'ancien premier adjoint de Michèle Rubirola a été élu, sans surprise, à la tête de la cité phocéenne, lundi. L'opposition a décidé de boycotter ce vote pour dénoncer une "mascarade"
Les rôles s'inversent. Benoît Payan a été élu maire de Marseille, lundi 21 décembre, lors du conseil municipal. Il succède à l'écologiste Michèle Rubirola qui a démissionné après cinq mois et demi à la tête de la deuxième ville de France.
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Ce pur produit du PS marseillais, âgé de 42 ans, a obtenu 53 voix, soit la majorité absolue requise. Une élection sans difficulté puisque l'opposition de droite et d'extrême droite avaient choisi de ne pas présenter de candidat et de ne pas participer au vote pour dénoncer une "mascarade" électorale.
"Marseille ne se relèvera qu'en étant rassemblée"
Lors de son discours d'intronisation, Benoît Payant promet de ne "rien oublier" du drame du 5 novembre et des victimes de la rue d'Aubagne. "Marseille ne se relèvera qu'en étant rassemblée", assure Benoît Payan. "Nous deviendrons cette ville phare, capitale, celle qui attire des médecins, des entrepeneurs, des salariés et des étudiants." Il indique aussi vouloir "se tourner vers la mer" et "construire ensemble une ville plus agréable à vivre".
Affirmant connaître "l'état des finances de la ville", Benoît Payan dit savoir "que nous n'éviterons pas les crises qui s'annoncent. Il y a les conséquences sociales et économiques de la crise sanitaire. Nous la surmonterons par notre volonté et par notre force : celle de toujours refuser la fatalité. En devenant ce matin le 47e maire de Marseille, je veux dire aux Marseillais que cette crise nous la dépasserons".
Répondant indirectement à la droite qui dénonce un hold-up démocratique, Benoît Payan s'adresse à Michèle Rubirola. "Les Marseillais ont choisi un horizon. Cet horizon a été incarné par une femme qui a su tenir le cap durant les mois les plus durs. Michèle, je sais la femme libre et forte que tu es. Marseille ne sera plus la ville la plus inégalitaire du pays. Ensemble, nous continuerons d'agir pour réparer notre ville", dit-il.
"C'est six mois de perdus"
"On dit parfois de moi que je suis surtout un professionnel de la politique. Cet engagement je l'assume et je le revendique. J'ai fait le choix à 20 ans de devenir un militant de gauche. Nos engagements communs ont pour moi du sens", plaide Benoît Payan. Le nouveau maire de Marseille conclut son discours en citant l'écrivain marseillais Jean-Claude Izzo : "Marseille appartient à ceux qui y vivent. C'est mon rêve et c'est ma promesse."
A la sortie, devant l'Espace Bargemon, les réactions des politiques s'enchaînent....
Samia Ghali - sénatrice PS - "C'est six mois de perdu, oui je le dis. On a eu une ville en souffrance qui n'a pas pu fonctionner pendant six mois à cause du Covid ; Michèle (Rubirola) qui était absente, mais aussi une administration qui n'a toujours pas compris qu'on avait changé de majorité. J'ai dit à Benoît Payan qu'il fallait mettre tous ces sujets là sur la table, que l'on en parle. Il y a des chantiers à mettre en oeuvre le plus vite possible sans perdre de temps."
Stéphane Ravier - RN - "Les Marseillais se sentent floués, trompés. Je crois qu'ils auraient été nombreux à revenir, si on les y avait convoqués. Mais le coup de force de la Gauche s'est opéré aujourd'hui et je souhaite bon courage aux Marseillais"
Guy Tessier - LR - "Ce n'est pas ce qui avait été imaginé, et ce n'est pas ce que croyait les Marseillais donc je dis qu'il a une forme de tromperie quelque part"