Après chaque gros épisode orageux, c'est le même scénario à Marseille. Huit plages sont interdites à la baignade, c'est le cas ce lundi, pour cause de pollution bactérienne.
Ce n'est pas dans la Méditerranée qu'il faut espérer trouver un peu de fraîcheur à Marseille. Vendredi 19 juillet, certaines des 15 plages du littoral marseillais ont été interdites à la baignade à cause des orages et des éclairs, pour des raisons de sécurité. Huit de ces plages surveillées l'étaient, lundi 22 juillet au matin, confirme la mairie. Le drapeau violet était encore hissé sur les plages de l'Huveaune, Borely, Vieille Chapelle, Pointe Rouge en soirée et ceux jusqu'à mardi matin.
En cause : les fortes pluies de ces derniers jours ont provoqué un reflux des eaux usées et de ruissellements de surfaces souillées dans la mer, charriant de nombreuses bactéries sur l'ensemble du littoral. "La pollution microbiologique des eaux de baignade est essentiellement d'origine fécale", rappelle le ministère de la Santé sur son site. Les risques pour la santé sont généralement bénins. Se baigner dans une eau infectée peut causer des troubles de type gastro-entérites et affections de la sphère ORL.
Des analyses quotidiennes en trois heures
Des analyses sont en cours, précise la Ville, les relevés effectués ce lundi matin seront connus dans la journée. Ils seront communiqués sur la carte interactive des plages, mise à jour en temps réel par les services de la mairie.
Suite aux fortes pluies, certaines plages sont interdites à la baignade aujourd’hui. Retrouvez les informations en temps réel sur https://t.co/7n8kG4w1cs et sur l’application mobile Ville de Marseille 📲
— Ville de Marseille (@marseille) July 21, 2024
De mai à septembre, le Service d'assainissement Marseille Métropole (Seramm) est chargé du suivi quotidien de la qualité des eaux de baignade de Marseille, Cassis et la Ciotat. Chaque jour, les équipes de laborantins analysent la concentration bactériologique des échantillons d’eau de mer avec la méthode Genspot de quantification des indicateurs fécaux développée par le groupe Suez, pour des résultats en trois heures.
Les prélèvements sont réalisés par la mairie sur toutes les plages sous surveillance et livrés pour contrôle au laboratoire du Seramm, tous les matins à 6 heures. A 9 heures les résultats sont transmis à la collectivité.
Cette surveillance s'étend aux sept plages de La Ciotat : Capucins Est, Capucins Ouest, Cyrnos, Lumière, Saint-Jean Roche Plates, et Fontsainte. Egalement aux quatre plages de Cassis : Bestouan, Grande Mer, Corton, et Arène.
Escherichia-coli et Entérocoques dans le viseur
"En cas de détection d’une qualité d’eau de baignade dégradée, la collectivité ferme la plage concernée afin de permettre aux agents du Seramm d’effectuer des enquêtes complémentaires", explique le Seramm sur son site. Près de 2 200 analyses sont réalisées par an.
Deux bactéries sont recherchées : Escherichia coli et Entérocoques. Pour la première, le seuil de la réglementation est de 1 000 bactéries pour 100 ml. Dès 500 bactéries, des enquêtes de terrain sont déclenchées. Pour les Entérocoques, le seuil réglementaire est de 370 bactéries pour 100 ml. Dès 250 bactéries, des enquêtes de terrain sont déclenchées.
L’Agence régionale de santé (ARS) réalise également en parallèle des analyses règlementaires qui permettent d’obtenir des résultats entre 36 et 48 heures.
Vert, jaune, rouge, violet... quatre drapeaux pour informer
Les drapeaux hissés aux mâts de signalisation des postes de secours ou des vigies informent le public sur les conditions d'accès aux eaux de baignade :
- Drapeau vert : risque faible, baignade surveillée autorisée.
- Drapeau jaune (ou orange) : baignade dangereuse avec danger limité ou marqué.
- Drapeau rouge : risque fort, la baignade est interdite.
- Drapeau violet : baignade interdite en raison d'une pollution de l’eau ou de la présence d’espèces aquatiques dangereuses, comme les méduses.
A Marseille, le dispositif de surveillance est en place jusqu'au 3 septembre. Etendu sur plus de 50 km, le littoral marseillais compte 21 plages, qui accueillent chaque année plus de 2 millions de baigneurs.